vernissage samedi 21 septembre 2024
de 16h - 20h
site maison des arts
- 18h : lecture performée de Corentin Darré
- 19h : conférence performée de Morgane Baffier
- retrouvez le programme des rendez-vous
Le centre d'art invite pour deuxième cycle du projet Un centre d'art nourricier - 2024 - 2025 - 2026, l'auteur Samuel Marin Belfond a réalisé le commissariat d'un projet collectif, intitulé Boycore monde : "ceux qui sont restés", du 21 septembre au 15 décembre 2024.
Avec : Morgane Baffier, Corentin Darré, Ellis Laurens, Samy Lagrange, Samuel Marin Belfond, otto + gata, Mawena Yehouessi.
« Le 13 janvier 2034, un tiers de la population mondiale décide de "se lever et se casser". Ce phénomène, "l’Estivage", a été rendu possible après qu’une partie des humain·es, notamment des personnes sexisé·es, ont développé une capacité à voyager dans un autre monde pour fuir les oppressions et les hiérarchies de ce monde-ci. Que reste-t-il dans ce monde pour ceux qui sont restés ? ».
Dans les décombres de ce futur spéculatif, la maison des arts abrite un laboratoire low-tech. Il témoigne des causes du départ, de sa préparation, sert de passerelles avec ces ailleurs plus désirables, et accueille les interrogations de celleux qui sont resté·es.
Samuel Marin Belfond, auteur et critique d’art, travaille sur les masculinités contemporaines et les manières d’écrire en collectif.
Sur une invitation du centre d’art contemporain de Malakoff, il propose à sept auteur·ices, chercheur·ses et artistes de co-créer une fiction utilisant les outils de la science-fiction spéculative, mobilisés notamment pour penser des utopies et dystopies féministes et queer, pour en poser cette fois la focale sur le masculin. À la suite de cette écriture collective, chaque artiste est invité·e à penser une œuvre composant ce laboratoire fictionnel qu’est devenu l’espace d’exposition.
En résultent les contes et témoignages spéculatifs de Corentin Darré, disséminés dans les espaces de la maison des arts, le travail d’impressions lenticulaires de Mawena Yehouessi sur les postures genrées, l’avatar type AI girlfriend de Morgane Baffier, ainsi que la scénographie de ce laboratoire réalisée par otto+gata (Paulo Gatabase & Talita Otovic). Gauthier Tassart, artiste sonore invité par le centre d'art, adapte son dispositif de cabine vinyle afin de proposer une bande-son possible à ce monde spéculatif. Avec Samy Lagrange, commissaire scientifique de l’exposition, Samuel Marin Belfond souhaite donner à voir et entendre certains pans des recherches sur les scripts et fictions qui construisent les masculinités contemporaines au moyen d’un travail vidéo et graphique réalisé en collaboration avec Ellis Laurens.
Boycore monde propose de transformer la maison des arts en espace-fiction permettant de donner à voir et vivre les recherches et questionnements autours des masculinités contemporaines, tout en incluant à ces réflexions les identités, références et questionnements propres à chacun·es de ces artistes.»
À télécharger
corentin darré
À partir d’un travail d’écriture, sous la forme de conte, Corentin Darré explore la façon dont les dimensions virtuelles et réelles s’entremêlent et interagissent. Comme échappés de la 3D, les sculptures et décors continuent de créer une image narrative en dehors de la surface digitale de l’écran. En s’appuyant sur les légendes et folklores qui construisent l’imaginaire collectif, Corentin Darré pointe des problématiques contemporaines questionnant les attitudes du monde face à l’altérité.
Né en 1996 à Beaune, Corentin Darré vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des arts de Paris-Cergy. Il est lauréat du prix du jury à l’occasion du 12e Prix Jeune Création de Saint- Rémy en 2022 et de la bourse Enowe-Artagon en 2023. Son travail a été montré notamment au Palais de Tokyo (Paris), au Confort Moderne (Poitiers) et à la Lafayette Anticipation (Paris). En 2023, il participe à la foire Art-O-Rama avec la galerie SISSI club et son travail intègre les collections du Frac Île de France. (texte d’Anne Vimeux et Élise Poitevin).
ellis laurens
Débutant une thèse sous contrat doctoral sur les liens entre le genre, la sexualité et la technologie, après un Master 2 de Recherche en Arts Plastiques et Création Contemporaine à la Sorbonne Paris 1, Ellis Laurens est d’abord passé.e par le médium du dessin puis de la photographie et de l’image animée avant de s’intéresser à l’altération visuelle et à la création virtuelle. Æl porte ses recherches sur les notions de posthumanisme, des nouvelles opportunités de représentation offertes par les modalités des arts numériques, de subversion du genre et d’une écologie qui réconcilie le naturel et l’artificiel. Æl explore les frontières qui séparent l’humain.e de la machine ou encore le matériel du virtuel dans des processus pluridisciplinaires qui tendent à proposer des messages critiques ou poétiques.
mawena yehouessi
Mawena Yehouessi est une curatrice, chercheuse et artiste née en 1990. Elle travaille sur le collage, l’afrofuturisme et les études noires ; généralement avec d’autres et en particulier les membres du collectif Black(s) to the Future (depuis 2015). Finissant actuellement son doctorat à la Villa Arson et l’Université Côte d’Azur, son travail prend de multiples formes : de la curation d’expo et l’écriture – théorique/poétique – à la réalisation de films, en passant par la génération d’images, la traduction et la danse ; en bref, la superposition.
Entre autres personnes, histoires, épistémologies, échelles et sites, M/Y a par ailleurs travaillé auprès de Spectres Production, la Berlinale 72e et le Collectif Jeune Cinéma ; La Fondation Pernod-Ricard, Les Ateliers Médicis et la Triennale de Dunkerque ; de Singel, Tanzhaus Zürich et LAS/Berghain ; le Beursschouwburg et la Biennale de Kinshasa ; la HEAD – Genève, les ENSA Paris-Malaquais et Paris-Cergy ; les éditions Brook, Black Portraitures III, le Centre International de Poésie – Marseille ou encore le Collège International de Philosophie.
morgane baffier
Morgane Baffier est née en 1997. Elle vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy.
Face au public et dos à un écran de projection, assise à son bureau et éclairée par la lumière d’un rétroprojecteur, Morgane Baffier a tout de la parfaite conférencière. Mais là où les apparences sont trompeuses, la teneur performative et artistique de ses interventions est, elle, sans équivoque. Pendant des durées variables, de cinq à vingt-minutes, Morgane Baffier discourt sur des questions existentielles, dessinant simultanément schémas, croquis, graphiques pour étayer les réponses qu’elle y apporte. Mots et dessins sont utilisés par l’artiste comme des vases communicants, des médiums articulés au service de la transmission d’idées. Morgane Baffier s’attache à choisir des sujets volontairement larges, comme l’amour, la crise, l’art, autant de points de départ à des questionnements généraux et fondamentaux dont l’ampleur est à ce point insondable qu’elle est évidemment en décalage avec la manière dont l’artiste les traite
Texte d'Andréanne Béguin
otto+gata
otto+gata est une entité performative composée de Paulo Gatabase et de Talita Otović. Leurs pièces sont des extraits de vies, paysages traversés d’une frontière ténue entre amour et violence, entre pertes et trouvailles d’espoir. Iels prennent forme à travers l’écriture, la mise en scène, la performance et la production sonore.
En s’unissant, ces deux personnages tentent de donner forme à leurs errances en prenant possession de l’espace et l’un.e de l’autre : tantôt libre et léger, tantôt dur et coercitif, leur tandem est un exutoire déployé dans les espaces acceptant de les accueillir.
samuel marin belfond
Samuel Marin Belfond (1992, Paris, FR) est auteur et critique d’art. Il développe sa pratique à travers l’écriture, la performance, la programmation et la création sonore.
Son travail explore les scripts contemporains de la masculinité, et notamment les fictions contemporaines qui la construisent, dans le cadre d’une démarche artistique et militante.
En tant que critique, il expérimente les possibles d’une critique située, expérimentale et collective.
La collaboration est au cœur de sa pratique que cela soit au sein de collectifs artistiques, à travers l’organisation de manifestations culturelles ou d’ateliers menés avec tous types de publics, gardant toujours comme principe prioritaire la nécessité d’œuvrer aux meilleures conditions éthiques de production.
Membre de l’AICA et de Jeunes Critiques d’Art, il a notamment écrit pour Manifesto XXI, Antidote, Mouvement, Le Un, Trax, et collaboré avec le Ballet national de Marseille, la Galerie Super Dakota, la Station – Gare des Mines et le centre d’arts de Malakoff.