Un samedi par mois, le centre d’art organise une journée d’ateliers et de rencontres en écho avec les sujets du projet un centre d’art nourricier 2024-2025-2026 et le cycle en des lieux sans merci en cours. Ces temps collectifs réunissent des citoyen·nes et des artistes-transmetteur·reuses autour de la notion de se nourrir.

programme "samedi nouricier" samedi 6 décembre
site maison des arts

  • 15h-16h : atelier nourricier « du pain et du lait, une technologie tropicale » avec Nathalie Muchamad.
    Cet atelier nourricier interroge les trajectoires du fruit à pain comme métaphore de résistance dans les économies de plantation, on apprendra également à faire du lait à partir de la noix de coco. À travers échanges, lectures et expérimentations culinaires, nous explorerons ses dimensions historiques, politiques et poétiques. Entre culture vivrière, botanique coloniale et imaginaires contemporains, le fruit à pain devient un outil de réflexion collective. 
       
  • 16h-18h : agora "l’innumérable pour mémoire" avec Peggy Lucienne Brunache, Thierry Pecou et Christine Chivallon modéré par Jean-François Boclé (traduction Muntasir Koodruth et Jean-François Boclé). Les auteur·rice·s convoquent les abolitions, le 20 décembre 1848 pour La Réunion, ainsi que les luttes des Noir·e·s esclavisé·e·s, pour recouvrer leur liberté. Comment les formes de résistances culinaires furent décisives ?

christine chivallon

Christine Chivallon est géographe et anthropologue. Elle a intégré le Centre National de la Recherche Scientifique en 1993 dans la section « Espace et sociétés ». Directrice de recherche depuis 2007, elle est titulaire d’une Habilitation à diriger des recherches (HDR) en anthropologie décernée par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, 2012). Elle a été promue au grade de Directrice de recherche 1ère classe en 2014. Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2000.

jean-françois boclé

présentation

Jean-François Boclé est un artiste visuel et auteur basé à Paris. Il est né en 1971 en Martinique où il y vécu près de 17 ans. Il a suivi une formation aux Beaux-Arts de Bourges et aux Beaux-Arts de Paris.

Depuis plus de 25 ans, Boclé est traversé par l’historicité de la violence. Il pose incessamment la question de ce que peut être un mémorial de l’innumérable dans le contexte du Plantationocène. « Boclé ne peut être catalogué dans une langue spécifique, c'est pourquoi il est très difficile de l'envisager à partir de la performance, de la vidéo, de l'installation ou de ses dessins : j'aime à le voir via la façon dont il matérialise sa pensée dévorante. » (Jaider Orsini).

Pratiquant la poésie dès ses 15 ans, depuis 2021 il écrit de la prose sous la forme de chroniques à paraître en 2026 : Les Chroniques de Mamoudzou (2021-2023, Mayotte), Les Chroniques Dakaroises (2022, Sénégal), Les Chroniques de la possession (2022, La Réunion), Les Chroniques d’un ACTE en retour (2024, Martinique) ou encore Les Chroniques de Bengué (2024, Paris).

nathalie muchamad

présentation

Nathalie Muchamad est née en Nouvelle-Calédonie, travaille à Mayotte.  Ses origines javanaises de Kanaky amorcent un questionnement dans sa pratique autour de la déconstruction  de l’identité à travers la quête de la mémoire historique et de la notion de passé. À travers le textile, la vidéo,  le dessin, le texte et l’installation, Muchamad N adopte une approche de la multiplicité dans un monde  connecté et multipolaire en se situant dans des géographies multiples. Elle se concentre sur le rôle du  commerce des marchandises et sur ses propres antécédents familiaux déplacés, liés à la colonisation, a u travail sous contrat et à la traite européenne des esclaves dans les océans Indien et Pacifique.  Elle a reçu une mention honorable par Climavore pour le “Food Action Award 2025” pour son projet de recherche sur le fruit à pain en collaboration avec Food Art Research Network. Par ailleurs, son travail a été présenté à la Biennale d’art asiatique 2024 : How to Hold Your Breath  (Taichung), à la Biennale de Busan 2024 : Seeing in the Dark, à la Biennale de Kochi-Muziris 2022 : In Our Veins  Flow Ink and Fire, et pour Desobedience archives de Marco Scotini à la Biennale d’Istanbul 2022. 

peggy lucienne brunache

Dr Peggy Brunache est maîtresse de conférences en histoire publique et en archéologie à l’Université de Glasgow, et elle est la fondatrice et directrice du Beniba Centre for Slavery Studies. En tant qu’archéologue historienne, elle a participé à des fouilles en Afrique de l’Ouest francophone, dans les Caraïbes et aux États-Unis. Parmi ses projets à destination du grand public figurent la conception de MOOCs (cours en ligne ouverts à tous), des podcasts primés, ainsi que des collaborations avec des théâtres et des festivals scientifiques et culturels.
Ses interventions dans les médias internationaux incluent Discovery Science Channel, BBC TV, ITV (au Royaume-Uni), ainsi que de nombreux documentaires télévisés aux États-Unis et en Allemagne.

thierry pécou

Très tôt, Thierry Pécou prend conscience de l’impérieuse nécessité de réaliser son rêve : « Faire résonner le monde entier ». Ainsi va-t-il spontanément à la rencontre des cultures aux traditions ancestrales, la plupart du temps éloignées du monde occidental. Son dessein : rendre à la musique sa dimension de rituel, convaincu de pouvoir captiver l’auditeur par cette ouverture d’esprit sur le monde.
Il a étudié le piano au Conservatoire National de Région de Paris puis l’orchestration et la composition au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM). Il a été à plusieurs reprises résident au Banff Centre for the Arts (Canada) entre 1989 et 1997, puis pensionnaire à la Casa de Velázquez à Madrid de 1997 à 1999.

Au cours de ses rencontres avec les cultes afro-américains tels que la Santería cubaine, ou avec les fêtes et rituels amérindiens, il découvre que l’un des principaux moyens pour appréhender cette dimension est de rendre la musique indissociable du geste corporel : un simple geste, ou le mouvement corporel de l’instrumentiste, peuvent provoquer l’échange d’énergie entre musiciens et public. Ses œuvres majeures Symphonie du Jaguar, Passeurs d’eau, Outre-mémoire, L’Oiseau innumérable, Orquoy, en témoignent.
Ses partitions plus récentes, Soleil Rouge, concerto pour trompette et orchestre, Femme changeante – cantate des Quatre Montagnes, l’opéra Nahasdzaan in the Glittering World, sont fortement inspirées des cérémonies de guérison des Indiens Navajos.

Thierry Pécou s’est également intéressé à l’Asie et à ses cultures anciennes : la Chine, l’Indonésie et l’Inde sont à la source de ses créations de ces dernières années, telles que son concerto pour piano Cara Bali créé par Alexandre Tharaud en mai 2022, co-commande de l’Orchestre National de Lyon – Orchestre de l’Opéra de Rouen – BBC National Orchestra of Wales, et son opéra Until the Lions d’après le Mahabharata, créé en 2022 à l’Opéra du Rhin. Son dernier album Sangata fait se rencontrer des musiciens indiens et des membres de son Ensemble Variances.

Avec des œuvres comme l’opéra pour adolescents O Future (2024) ou Méditation sur la fin de l’espèce (2018) pour violoncelle, ensemble instrumental et chants de baleines préenregistrés, le compositeur montre sa préoccupation pour l’écologie et alerte sur le rôle néfaste de l’humanité sur les changements climatiques et sur la biodiversité.

Thierry Pécou est un des rares compositeurs à interpréter lui-même sa propre musique au piano, soit en soliste, soit avec des ensembles de chambre ou des orchestres. Il est également le fondateur de l’Ensemble Variances (2009), plateforme nécessaire pour favoriser les rencontres et ouvrir ainsi à la création contemporaine comme à la musique d’autres traditions.

Il a reçu de nombreux prix : Grand Prix SACEM de la musique symphonique (carrière) 2016, Villa Médicis hors les murs, Grand Prix de Composition Musicale de la Fondation Simone et Cino Del Duca décerné par l’Académie des Beaux-Arts, Prix pour la meilleure création 2010 du Syndicat de la Critique Théâtre, Musique et Danse, Grand Prix 2010 de l’Académie Charles Cros et le Diapason d’Or de l’année pour l’enregistrement de sa Symphonie du Jaguar, Diapason d’Or pour les CD Tremendum (œuvres de musique de chambre avec l’Ensemble Variances) et pour le CD Orquoy (œuvres symphoniques avec l’Orchestre National de France), et Diapason d’Or à nouveau pour Cara Bali Concerto paru en 2025 chez Erato-Warner.

Si vous voulez, je peux aussi proposer une version plus fluide, plus concise ou plus littéraire.

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