du 2 septembre au 31 janvier 2026

  • 2 septembre - 31 novembre 2025 - résidence site supérette
  • 1er octobre 2025 - 31 janvier 2026 - projet site maison des arts

avec : Jean-François Boclé, Thierry Fontaine, Nathalie Muchamad, Myriam Omar Awadi 

Le cycle 4 du projet un centre d’art nourricier 2024-2025-2026, aborde une « écologie décoloniale » qui relie les luttes écologiques aux combats contre les héritages du colonialisme, du racisme et du patriarcat et ouvre une critique de l'environnement traditionnel et son approche universelle qui occulte les inégalités sociales et historiques, notamment celles issues de la colonisation.

« J’ai léché les lèvres d’une louve, la colère, et je m’en suis servie pour illuminer, rire, protéger, mettre le feu en des lieux où il n’y avait ni lumière, ni nourriture, ni sœurs, en des lieux sans merci. » Audre Lorde, The Uses of Anger : Women Responding to Racism

l’acte inaugural

Le collectif et l’équipe du centre d’art convient par le culinaire, la parole, ou la musique, les citoyen·nes à inaugurer ce nouveau cycle à leur côté, durant 6 heures, autour de leur terre silenciées.

  • 15h-17h : agora ‘Ron kozé’, discussion puis dégustation de tisanes préparées par le tizaner Franswa Tibere, dans le service à thé politique de l'artiste Jean-François Boclé. Accompagné de cookies de farine de fruit à pain, réalisés par Nathalie Muchamad.
  • 18h-18h30 : lecture performée, d’Olivier Marboeuf.
  • 19h30-21h : acte musical, invitation de Roger Raspail accompagné de ses musiciens et de Johanne Aratus. Dégustation de planteurs et accras préparés par Jean-François Boclé.

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Le centre d’art contemporain de Malakoff bénéficie du soutien de la DRAC Île-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil départemental des Hauts-de-Seine et du Conseil régional d’Île-de- France. Il fait partie des réseaux TRAM, BLA!, Arts en résidence et DCA. Les résidences à la supérette sont rendues possibles grâce au soutien de la DRAC Île-de-France et Paris Habitat. 

jean-françois boclé

Jean-François Boclé est un artiste visuel et auteur basé à Paris. Il est né en 1971 en Martinique où il y vécu près de 17 ans. Il a suivi une formation aux Beaux-Arts de Bourges et aux Beaux-Arts de Paris.

Depuis plus de 25 ans, Boclé est traversé par l’historicité de la violence. Il pose incessamment la question de ce que peut être un mémorial de l’innumérable dans le contexte du Plantationocène. « Boclé ne peut être catalogué dans une langue spécifique, c'est pourquoi il est très difficile de l'envisager à partir de la performance, de la vidéo, de l'installation ou de ses dessins : j'aime à le voir via la façon dont il matérialise sa pensée dévorante. » (Jaider Orsini).

Pratiquant la poésie dès ses 15 ans, depuis 2021 il écrit de la prose sous la forme de chroniques à paraître en 2026 : Les Chroniques de Mamoudzou (2021-2023, Mayotte), Les Chroniques Dakaroises (2022, Sénégal), Les Chroniques de la possession (2022, La Réunion), Les Chroniques d’un ACTE en retour (2024, Martinique) ou encore Les Chroniques de Bengué (2024, Paris).

myriam omar awadi

Myriam Omar Awadi est une artiste franco-comorienne.

Elle vit et travaille à La Réunion. Myriam crée des dispositifs de parole et d'écoute pour des voix qui ne sont pas toujours audibles et des présences invisibles. Ses recherches récentes se concentrent sur les traditions féminines de chant et les rituels de possession des îles de l'océan Indien et de l'Afrique australe, qui inscrivent des présences et des récits oubliés. La transe est donc envisagée à la fois comme une technologie et une méthode : convoquer nos fantômes et colmater les trous des architectures de nos mémoires en spéculant des fictions sensibles de ce qui a été et de ce qui adviendra certainement dans un tremblement. Son travail a été présenté lors de l’exposition Vision au Palais de Tokyo en 2016, à la Colonie barrée en 2017, à la Biennale de Bamako en 2019 et 2022, à la fondation H - Antananarivo en 2021, à la Biennale de Kochi et au Zeitz Mocaa en 2022, à l’institut français de Casablanca en 2023. En 2024 elle participe à la Biennale transnationale noire Af-flux à Montréal, à l’exposition Transfeminisms à la Mimosahouse à Londres et à la Haus der Kulturen der Welt pour l’exposition

Forgive us our Trespasses. Après une résidence de recherche à la Fondation Art Explora, elle participe cette année à La 36ème Biennal de Sao Paulo et à La Momenta à Montréal. Ses oeuvres font partie des collections du CNAP, du Frac Réunion, de l’Artothèque et de la Région Réunion.

nathalie muchamad

Nathalie Muchamad est née en Nouvelle-Calédonie, travaille à Mayotte.  Ses origines javanaises de Kanaky amorcent un questionnement dans sa pratique autour de la déconstruction  de l’identité à travers la quête de la mémoire historique et de la notion de passé. À travers le textile, la vidéo,  le dessin, le texte et l’installation, Muchamad N adopte une approche de la multiplicité dans un monde  connecté et multipolaire en se situant dans des géographies multiples. Elle se concentre sur le rôle du  commerce des marchandises et sur ses propres antécédents familiaux déplacés, liés à la colonisation, a u travail sous contrat et à la traite européenne des esclaves dans les océans Indien et Pacifique.  Elle a reçu une mention honorable par Climavore pour le “Food Action Award 2025” pour son projet de recherche sur le fruit à pain en collaboration avec Food Art Research Network. Par ailleurs, son travail a été présenté à la Biennale d’art asiatique 2024 : How to Hold Your Breath  (Taichung), à la Biennale de Busan 2024 : Seeing in the Dark, à la Biennale de Kochi-Muziris 2022 : In Our Veins  Flow Ink and Fire, et pour Desobedience archives de Marco Scotini à la Biennale d’Istanbul 2022. 

thierry fontaine

Né à La Réunion en 1969, pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1999, Thierry Fontaine revient sur l’île après ses études à l’École supérieures des Arts décoratifs de Strasbourg. Au milieu des années 1990, il décide que ses travaux de sculpteur, qui relèvent autant de l’objet que du geste ou de l’action, existeront désormais exclusivement sous la forme de photographies. Il vit aujourd’hui entre Paris et La Réunion.

Thierry Fontaine se définit comme créole. Il s’intéresse aux brassages des populations et observe les symboles qu’elles charrient avec elles sur les différents continents qu’il traverse. Les rencontres improbables, renversantes, paradoxales que lui suggèrent l’infinité de ces déplacements, favorisent l’invention de situations mises en scène. Ces situations sont organisées avec précision incluant des personnages, des matières, des éléments naturels et des objets et sculptures spécialement fabriqués.

Les images syncrétiques de Thierry Fontaine – portraits sans visage, natures mortes colonisées par le vivant, phénomènes naturels inexplicables, assemblages étranges - fonctionnent comme des condensateurs d’histoires et de croyances qui évoquent et convoquent tout un imaginaire anthropologique. Ce dernier ouvre un point de vue réflexif singulier sur la complexité de notre monde contemporain. Les hybridations et métissages qui résultent de l’association savamment orchestrée de ces juxtapositions, créent une image vivante, volontairement déconcertante et constamment renouvelée de la réalité du Tout Monde.

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