Un samedi par mois, le centre d’art organise une journée d’ateliers et de rencontres en écho avec les sujets du projet un centre d’art nourricier 2024-2025-2026 et le cycle éco-luttes en cours. Ces temps collectifs réunissent des citoyen·nes et des artistes-transmetteur·reuses autour de la notion de se nourrir.

Le samedi nourricer du 15 juin, le programme de la journée se déploie sur les deux sites du centre d'art, avec un atelier de pratique collective mené par le collectif adventices à la supérette et une agora avec Shed Publishing et Samia Henni sur le site de la supérette - 28 boulevard stalingrad, malakoff.

programme

10h30 - 13h30 : atelier collectif de feutrage, avec le collectif adventices.
"feutrage collectif, entremêler les fibres, entremêler les personnes."

Le collectif Adventices vous invite à participer à un atelier ouvert autour de la réalisation d'un feutre, un textile non-tissé réalisé à partir de laine de brebis. Ce sera l'occasion partager des savoirs et des techniques autour de la laine feutrée.

  • 11h - 12h : découverte des différentes matières utilisées pour la fabrication d'un feutre, quelques histoires autour de la laine. Foulage de la laine et découverte du feutre. Vous pourrez participer à la création d'un motif à partir des laines colorées à partir de plantes tinctoriales.
  • 13h - 13h30 : dégustation culinaire pour prendre de l'énergie avant le feutrage

voir film de Théophile Peris et Céleste Thouin "Le Grand Feutre" de Théophile Peris et Céleste Thouin.

> entrée libre
> en savoir +
 

11h-13h : agora “Toxicité coloniale : Architecture et paysages radioactifs français au Sahara" avec Samia Henni et Shed Publishing.

Shed publishing ouvre un espace de dialogue et de lecture critique d'archives avec Samia Henni, historienne et théoricienne de l’architecture, pour une agora dédiée aux effets de l’exploitation coloniale des territoires et du vivant à travers l'exemple des « essais » nucléaires français dans le Sahara algérien.

Entre 1960 et 1966, l’armée coloniale française a fait exploser quatre bombes atomiques atmosphériques et treize bombes nucléaires souterraines dans le Sahara algérien. Dans une action aux conséquences irréversibles, ce programme secret d'armement nucléaire a intoxiqué le territoire, contaminant les êtres vivants, les paysages bâtis et naturels par-delà les frontières du pays. Les archives de ces activités militaires – dont la temporalité chevauche la prise d’indépendance de l’Algérie – demeurent classifiées, rendant ses effets largement méconnus.

Dans Colonial Toxicity (If I Can't Dance/Framer Framed/edition fink, 2024), Samia Henni fait suite à son étude des plans d’urbanisme contre-révolutionnaires au nord de l’Algérie (Architecture de la contre-révolution, B42, 2019), signant le second volet d’une histoire anticoloniale de l’espace. Elle déploie dans cette enquête inédite sa méthode de lecture « entre les lignes » des archives militaires, souvent partiales, encodées et lacunaires, et expérimente une nouvelle forme d’écriture où les images et facsimilés constituent la matière première de l’ouvrage.

Lors de cette agora, nous expérimentons ce travail d’investigation et de déduction fondé sur la création d’un dialogue entre des fragments d’histoire – captures d’écran, correspondances, photographies, cartes géographiques et notes de service. Cet exercice collectif, précédé d’une discussion ouverte avec la chercheuse, permettra à chacunxe de s’outiller pour faire émerger un contre-récit de « l’aventure nucléaire » française.


entrée libre et sans inscription

collectif adventices

Le  collectif se compose de neuf artistes, auteur·rice·s, graphistes, enseignant·e·s, chercheur·euses, illustrateur·rices : Roxanne Maillet, Rémi Calmont, Caroline Chauvelot, Théophile Peris, Aëla Maï Cabel, Jérémy Piningre,  Clara Salomon, Rose Mahé Cabel, Victor Bulle.

En résidence à la supérette, le collectif poursuit certaines recherches en petit groupe (production, édition, illustration, texte). Leurs recherches à partir des plantes à couleurs dites tinctoriales, ainsi qu’autour de la laine. Leur résidence s’articule autour de temps d’apprentissage et d’expérimentation.

samia henni

Née à Alger, Samia Henni est historienne et théoricienne de l’architecture, diplômée de l’ETH Zurich et de l’Épau d’Alger. Dans ses recherches, elle s’intéresse aux territoires bâtis et détruits à des fins militaires, à l'extractivisme et aux questions de genre en contexte colonial. Son écriture se distingue par la mise en espace d’archives à l’occasion d’expositions, d’installations et de conférences. Elle enseigne actuellement à l’ETH Zurich et co-préside le séminaire de recherche « Beyond France » à l’université Columbia. Elle rejoindra à l’automne 2024 l’université McGill à Montréal. En plus des deux ouvrages susmentionnés, elle a dirigé plusieurs livres collectifs (Deserts Are Not Empty, Columbia Books on Architecture and the City, 2022 ; War Zones, gta Verlag, 2018).

shed publishing

présentation

Fondée en 2020, Shed publishing est une maison d’édition indépendante et une plateforme artistique établie entre Paris et Marseille, spécialisée dans la conception d’essais et d’ouvrages en littérature jeunesse. Se voulant un espace de débat accessible autant que réfléchi, Shed publishing se nourrit d’intelligence collective, d’expressions singulières et de la curiosité  nécessaire à tout bouleversement. La collection « Arpentages » est consacrée à la publication de textes de critique sociale et politique s’intéressant à des enjeux contemporains et à leurs dimensions urbaines, territoriales, politiques, symboliques et historiques. La collection jeunesse, intitulée « Dents de scie », est pensée en collaboration avec des artistes et des poètes. Portant une attention particulière aux façons de représenter les personnages, nous entendons éviter les biais inhérents à ce genre littéraire tout en célébrant la conscience légère d’une âme d’enfant. Dans notre démarche, le livre est un outil qui permet de se rencontrer et d’échanger, les différentes étapes de son processus d’édition rendant la création sensible pour le public. Ateliers, expositions, lectures collectives, résidences d’écriture, reading room et évènements festifs accompagnent les recherches et enrichissent les réflexions que soulève chaque projet éditorial.

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