Pour sa première exposition personnelle dans une institution publique, Julien Beneyton est l’hôte en ce début d’année de la maison des arts, centre d'art contemporain de malakoff. Originaire de la région de Grenoble, né en 1977, vivant et travaillant à Paris, l’artiste est actuellement en résidence à la célèbre Rijksakademie d’Amsterdam. Organisée simultanément avec celle que lui consacre la Galerie Olivier Robert (8 janvier-26 février), l’exposition de Malakoff est l’occasion pour Julien Beneyton de présenter notamment un ensemble de grands portraits peints sur papier de certains de ses collègues de l’académie ainsi qu’une importante installation au sujet d’un sans domicile fixe.
Attentif à son environnement le plus immédiat, l’artiste développe une œuvre qui se saisit du réel pour en proposer une transcription figurée qui l’excède en s’appliquant à en reprendre dans les moindres détails un point de vue caractéristique. Passionné de culture hip-hop, Julien Beneyton a une façon de brosser le quotidien de la ville sur le même tempo festif et revendicatif que les musiciens qui ont porté cette forme d’art au plus haut. « Á la régulière », comme le proclame le titre de l’exposition emprunté à Dany Dan, l’un des premiers dans le genre, dont le peintre a fait un grand portrait (coll. FNAC) également présenté dans l’exposition.
Figuratif, l’art de Beneyton est fondamentalement requis par l’humain et la socialité. Paradoxalement, si les scènes ou les portraits qu’il fixe sur la toile ou brosse sur le papier, si les sculptures qu’il confectionne s’apparentent à un arrêt sur image et offrent à voir des compositions comme saisies sur le vif, elles sont le fruit d’une lente et laborieuse élaboration. C’est dans cet écart que l’artiste prend ses distances avec le réel pour mieux l’incarner.

Philippe Piguet.

Commisaire invité : Philippe Piguet

julien beneyton

Julien Beneyton est né en 1977 dans l’Isère. Il vit et travaille à Paris et Amsterdam.
Julien Beneyton peint, entre autres, ceux que les sociétés des pays dits développés (à Paris, New York, Varsovie…) ne veulent pas voir ou tolèrent tout juste : clochards, SDF, jeunes beurs et blacks, rappers dont le jeune Julien écoute la musique en permanence… Mais là où les subversifs d’aujourd’hui prétendent défendre des catégories sociales (abstraites par nature), lui choisit de peindre des individus. Julien Beneyton répond aux clichés éculés de l’art critique par une entreprise de ré-humanisation, en restituant à des visages un nom et une histoire personnelle…

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