Peintures, en grands et petits formats, dessins, céramiques... toutes les disciplines pratiquées par Marlène Mocquet sont présentées dans cette exposition que l’artiste a, en plus, pour l’occasion, conçue comme une très grande installation. Evidemment dans chaque œuvre, on retrouve cet univers si singulier, devenu son image de marque, un univers peuplé d’une multitude de personnages, d’animaux, de monstres et de chimères embarqués dans d’invraisemblables aventures et plongés dans des situations pour le moins abracadabrantes.
Marlène Mocquet semble peindre comme elle respire. Elle déploie, en effet, d’étonnantes saynètes spontanément sorties d’un imaginaire foisonnant, d’un onirisme naturel et d’une dimension émotionnelle forte et revendiquée. Chaque œuvre est une fête: des yeux (il y en partout), du sujet, de la narration, de la couleur, de la matière. Chez elle, l’image part d’ailleurs toujours d’un accident de peinture : la moindre tache peut devenir le point de départ d’une véritable odyssée, la moindre coulure la ligne à suivre pour dérouler les fils de contes toujours pleins d’humour, souvent grinçants, quelquefois cruels. Car le monde de Marlène Mocquet, aussi jubilatoire soit-il, n’est pas tendre. On s’y bouffe à grandes dents et à mâchoires déployées. Sauve qui peut et tous aux abris dans la jungle chromatique, de par les monts et vaux des reliefs, derrière les traces de pinceau.
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marlène mocquet
Marlène Mocquet est née en 1979 à Maisons-Alfort.
Marlène Mocquet est sortie diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2006. Elle a depuis fait plusieurs expositions, en galerie (Alain Gutharc en 2007) comme en musée, collectives et personnelles, comme celles que le Musée d’Art Contemporain de Lyon lui a consacré en 2009. Chaque tableau de Marlène Mocquet est peuplé de personnages, d’animaux et d’objets anthropomorphes composant une image excessivement sophistiquée, construisant une histoire à l’allure faussement naïve. Marlène Mocquet traite la matière picturale avec un rendu presque brutal, rugueux, elle aime les coulures, joue avec les empâtements. La variété des textures qu’elle travaille lui permet ainsi de décliner son univers en une multitude de microcosmes d’acteurs et de scènes. La peinture de Marlène Mocquet est une énigme. Elle nous propose un vocabulaire formel qui semble osciller entre bien des oppositions: le beau et le laid, le bien fait et le mal maîtrisé, le subtil et le grossier, l’étrange et le naïf...