un regard sur la scène contemporaine syrienne
commissaires : Paula Aisemberg, Dunia Al-Dahan et Véronique Bouruet Aubertot, pour le Collectif Portes Ouvertes sur l’art contemporain syrien.
Clin d’oeil poétique au film d’Abbas Kiarostami de 1987, « Où est la maison de mon ami ? » aborde la question de la perte et de l’exil forcé mais aussi de la reconstruction, entre souvenirs, rêves et cauchemars. Maison perdue, maison détruite, maison rêvée, maison ré inventée… chacun des artistes avec son histoire, ses fractures et son humour, sa poésie et sa révolte, fait émerger un monde vibrant et sensible qui nous dit autre chose de la réalité. Installations, vidéos, photographies, peintures, dessins, sculptures… leurs oeuvres viennent symboliser, à la maison des arts, centre d’art contemporain de malakoff, l’intérieur d’une maison faite de silences et de fracas, de douleur et de douceur, d’interpellations et d’invitation au rêve. La maison est ce qui nous protège, l’ami celui qui accompagne, qui console. L’art ce qui permet de sublimer l’expérience.
À télécharger
akram al halabi azza abo rebieh bissane al charif collectif masasit mati diala brisly dino ahmad ali iman hasbani khaled barakeh khaled dawwa khaled takreti mohamad omran nagham hodaifa najah al-bukai nour asalia ola abdallah randa maddah reem yassouf sulafa hijazi tammam azzam walaa dakak walid el masri
akram al halabi
Akram Al Halabi est né en 1981 à Majdal Shams sur le plateau du Golan. Il vit et travaille à Vienne en Autriche.
Après avoir étudié à l’école des Beaux-arts de Damas, il obtient son diplôme en 2005. En 2007, il entre à l’école des Beaux-arts de Vienne au Autriche, dont il sort diplômé en 2012 de la classe du professeur Erwin Bohatsch avec la mention très bien. En 2011, il reçoit le premier prix de la « Kunstler am Werk, Lenziner wettbewerb » de l’école des Beaux-arts de Vienne. Akram Al Halabi développe aujourd’hui un travail où le drame apparaît de manière bien plus sourde et souterraine, tant dans sa peinture où les figures se superposent et s’hybrident entre fantôme, cauchemar et défiguration que dans ses vidéos où la transposition poétique reste teintée de l’inquiétude sourde d’un danger imminent.
azza abo rebieh
Azza Abo Rebieh est née en 1980 à Hama, en Syrie.
Diplômée de l’école des Beaux-arts de de Damas en 2002. Son projet de fin d'études gagne un prix à la compétition des jeunes Graveurs du musée Ostrobothnian, à Vaasa, en Finlande. Elle remporte également de nombreux autres prix tels que le premier prix de l'exposition annuelle de la jeunesse à Damas en 2006 et le troisième prix de l'exposition Couleur de Damas en 2005, en Italie, organisée par la délégation de la Commission européenne. Son travail témoigne de ses expériences quotidiennes vécues en Syrie (manifestations, prisons, cauchemars).
bissane al charif
Bissane Al Charif vit et travaille à Paris.
Sa première formation d’architecte en Syrie est un avantage quand elle entame des études de scénographie à Lyon puis à Nantes. En 2005, elle obtient son DPEA scénographe à l’ENSAN (Ecole Nationale d’Architecture de Nantes). L'artiste s’intéresse à la scénographie de l’espace et travaille dans l’évènementiel, le spectacle vivant, le décor et costume de cinéma, ainsi que dans l'espace muséal. Ce contexte varié lui a donné la liberté d’expérimenter différents champs de la scénographie. En mars 2016, elle a obtenu par la ministre de la culture et de la communication le titre de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres pour son projet d’installation artistique intitulé Mémoire(S) de femmes.
collectif masasit mati
Masasit Mati est le nom d’un collectif anonyme qui diffuse en ligne une série intitulée Top Goon : journal d’un petit dictateur, constituée de plus de 30 épisodes de théâtre de marionnettes. Chaque épisode exprime avec un humour noir, la situation en Syrie et la violence quotidienne à l’encontre de la population. Le collectif utilise l’art comme forme de résistance pour la liberté́ d’expression. Jusqu’à la fin de l’année 2012, le collectif a produit 30 épisodes d’environ cinq minutes qui ont été́ diffusés sur les réseaux sociaux.
diala brisly
Diala Brisly est née en 1980 au Koweit de parents syriens. Elle vit et travaille à Paris.
Diala Brisly grandit à Damas avant de devoir fuir à Istanbul en 2013 puis au Liban en 2014. C’est au Liban et à présent depuis la France où elle s’installe en 2016, que Diala Brisly poursuit son travail d’artiste et d’activiste. Très engagée, elle met son art au service d’ONG qui défendent notamment le droit des femmes et l’accès à l’éducation des enfants vivant dans les camps de réfugiés.
dino ahmad ali
Dino Ahmad Ali, né en 1985 en Syrie. Il vit et travaille en France depuis 2011.
Il est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Damas, spécialité : communication visuelle. Il a obtenu en 2014 un master dans le département Numérique : enjeux et technologie de l’Université Paris 8, et en 2018, son doctorat en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8, sous le titre : “La conception de l’information visuelle et le rôle du spectateur dans une installation d’illusion optique interactive”. Il a reçu le premier prix de l’exposition “La relation entre l’art islamique traditionnel et le design contemporain, au Musée National de Damas, en 2010. Et le premier prix de l’art vidéo au concours de jeunes artistes organisé par Galerie Kozah à Damas, Syrie en 2008. Depuis 2005, Dino se consacre à la création dans l’art de l’illusion optique à travers les installations et les œuvres numériques.
iman hasbani
Iman Hasbani est née en Syrie.
Diplômée de l’école des Beaux-arts de Damas en 2004, elle reçoit de nombreux prix dans le monde dont le Premier prix des travaux miniatures à la Biennale du Canada en 2008. Elle participe à de nombreuses expositions en Syrie, Jordanie, Danemark, France, Canada, Italie, Egypte, Qatar, Dubaï, au Liban et en Allemagne. L'artiste s'intéresse aux questions sociales de la femme, ainsi qu'aux problèmes sociaux et humanitaires, en raison des changements politiques survenus au Moyent-Orient, début 2011.
khaled barakeh
Khaled Barakeh est né en 1976 à Damas. Il vit et travaille à Berlin.
Après avoir obtenu son diplôme de l’école des Beaux-arts de Damas en 2005, il complète sa formation à l’école d’art d’Odense au Danemark et la termine à l’école d’art Städelschule à Francfort en Allemagne en 2013. Vers 2003, comme tous les jeunes citoyens syriens, il a dû accomplir son service militaire dans les rangs de l’armée du régime de Bachar El-Assad. Les officiers, ayant détecté ses talents d’artiste, lui confient alors le rôle de peintre officiel en charge des portraits d’Hafez-El-Assad, père de l’actuel président. Il comprend à ce moment-là le pouvoir de l’image et de sa force.
khaled dawwa
Khaled Dawwa est en 1985 en Syrie. Il vit et travaille à Paris.
Diplômé de l’école des Beaux-arts de Damas, session sculpture en 2007. En 2013 il est obligé de partir au Liban, où il vit clandestinement pendant un an. Fin 2014, il rejoint la France et recommence à travailler publiquement. Ses sculptures sont à l’image des Syriens : fragiles, friables, malléables, mais toujours vivantes. La beauté de ses sculptures tient aux attitudes de ces personnages dont la position recèle les états d’âme. Le travail de l'artiste renvoie également à un univers rempli d’attentes. Cette attente, présente à la fois comme acte et comme absence d’acte, est un appel, un espoir et un regard tourné vers l’extérieur, en même temps qu’un silence, un vide et un repli muet sur soi.
khaled takreti
Khaled Takreti est né en 1964 à Beyrouth. Il vit et travaille à̀ Paris.
Après sa formation en architecture à l’Université de Damas, il a commencé à exposer ses œuvres au milieu des années 90. Eminent artiste syrien, dont l’esthétique pop a influencé une génération d’artistes contemporains arabes, développe cette esthétique comme une élégante réponse à la mélancolie. Sans pathos, il revisite bonheurs intimes et drames partagés dans des toiles parfois monumentales. Sa peinture nous parle du temps, de son inexorable fuite et des pertes qui l’accompagnent.
mohamad omran
Mohamad Omran est né à Damas en 1979. Il vit et travaille à Paris.
Diplômé de l’école des Beaux-arts de Damas, il commence une carrière de sculpteur immédiatement acclamée sur la scène artistique locale. En 2007, il quitte la Syrie pour entreprendre un master puis une thèse en histoire de l’art contemporain à l’Université de Lyon. L'artiste illustre la révolution par des images où ironie et sarcasme servent de révélateurs à l’insensé.
nagham hodaifa
Nagham Hodaifa est née en 1981 en Syrie. Elle vit et travaille à Paris.
Formée à l’École des Beaux-arts de Damas et elle a soutenue une thèse de doctorat en histoire de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Le sujet central de son œuvre picturale est celui du corps. Anonyme, fragmentaire, nu ou drapé, le corps est rarement associé à un visage. L’artiste pose ainsi indirectement la question de l’identité et de la perte de cette dernière mais aussi du rapport à autrui.
najah al-bukai
Najah Al-Bukai est né en 1970 en Syrie. Il vit et travaille à Fontenay-le-Comte.
Il étudie successivement aux Beaux-arts de Damas, puis aux Beaux-arts de Rouen, pour devenir à son tour enseignant. En 2012, il se retrouve incarcéré pendant un mois et en 2014 pour 11 mois au "centre 227" de Damas. Chaque fois pour un motif allant de simple opposition jusqu’à l’accuser de trahison contre sa nation. Après avoir été torturé, humilié et frappé, l'artiste décide de ne pas se taire, de ne pas oublier et de dessiner.
nour asalia
Nour Asalia est née en 1984 en Syrie. Elle vit et travaille à Paris.
Sculptrice diplômée de l’école des Beaux-Arts de Damas et doctorante à l’école doctorale Esthétique, Sciences et Technologies des Arts de Paris. L'artiste travaille d'abord sur la notion de fragilité de la sculpture dans la première moitié du XXe siècle. Son histoire familiale, son extrême sensibilité, mais aussi son approche intellectuelle inspire ses travaux, empreints d’une douce noirceur, profonde et éphémère à la fois. Ses sculptures questionnent cette frontière entre la vie et la mort.
ola abdallah
Ola Abdallah est née en 1978 en Syrie. Elle vit et travaille à Paris.
L'artiste passe les sept premières années de son enfance à Paris. C’est en Syrie qu’elle entame en 1996 sa formation artistique à la Faculté des Beaux-Arts de Damas. En 1998, elle travaille dans les ateliers de peinture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 2008, elle obtient son doctorat en Arts Plastiques. C’est la lumière de la Syrie ainsi que ses paysages qui ont favorisé le désir de devenir peintre mais aussi l’observation du travail méticuleux des artisans du pays. En Europe, c’est la fréquentation des musées, des expositions, les rencontres avec de nombreux artistes qui enrichissent son travail. Elle nous propose une peinture abstraite qui interroge la couleur, la matière et l’espace.
randa maddah
Randa Maddah est née en 1983 dans le Golan syrien occupé.
Après avoir terminé des cours de peinture et de sculpture au centre Adham Ismail en 2003, elle intègre l’école des Beaux-arts de Damas pour obtenir son diplôme en sculpture en 2005. En 2007, elle suit des cours de gravure à « Bezalel», l'académie des arts et de la conception à Jérusalem. Son travail plonge dans une mémoire meurtrie où le geste devient beauté à travers le médium de la vidéo.
reem yassouf
Reem Yassouf est née en 1979 à Damas. Elle vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’école des Beaux-arts de Damas, section peinture en 2000, elle participe à de nombreuses expositions dans le monde entier, et reçoit de nombreux prix dont plusieurs du Word Gold Council. L'enfance est le thème de prédilection de l'artiste peignant avec une tendresse inouïe des enfants graciles sortis d’un monde imaginaire. De petits corps angéliques, dont les traits sont esquissés avec finesse, s’envolent, tantôt portés par des hirondelles et des cerfs-volants, tantôt endormis, accroupis ou couchés à terre, comme autant de rêves innocents échappant à une réalité sordide.
sulafa hijazi
Sulafa Hijazi est née en Syrie. Elle vit et travaille à Berlin.
Diplômée de l'Institut des arts dramatiques en Syrie et de la Städelschule fine Art Academy en Allemagne, l'artiste débute sa carrière comme écrivaine et directrice de films d'animations qui deviennent très populaires auprès des enfants et de la jeunesse syrienne. En 2011, Sulafa Hijazi s'engage dans le mouvement de résistance pacifique de la révolution syrienne, crée et publie des pièces artistiques digitales qui critique l'oppression sociale et politique subie par les citoyens.
tammam azzam
Tammam Azzam est né en 1980 en Syrie.
Diplômé de l’école des Beaux-arts de Damas, il se tourne vers les médias numériques et l'art graphique. Ayant fui son pays sept mois après le début de la révolution, il représente et enregistre la dévastation de la guerre. Ses œuvres utilisent ainsi les médias numériques et les références à l’histoire de l’art pour examiner les bouleversements politiques et sociaux en Syrie et les cycles de violence et de destruction déchirant son pays. L'artiste réinvestit plusieurs symboles iconiques dans une réflexion poignante sur la situation de son pays face à la négligence du monde.
walaa dakak
Walaa Dakak est né en 1978 en Syrie. Il vit et travaille à Paris.
Diplômé de l’école des Beaux-arts de Damas spécialité gravure, il arrive en France où il obtient une licence et un master en art contemporain à Paris VIII en 2006 et 2008. Les yeux et la pluie sont les symboles forts de son travail, symbolisant à la fois une certaine paranoïa (ils regardent, observent et surveillent la population) et une attente (En Syrie, la pluie est très attendue, elle est le plus ancien symbole d’attente dans les anciennes méthodologies).
walid el masri
Walid El Masri est né en 1979 en Syrie. Il vit et travaille à Paris.
Avant d’obtenir son diplôme des Beaux-Arts à l'université de Damas en 2005, il étudie la mosaïque entre 1994 et 2000. Son travail investit le champs du mouvement, de la répétition, de la transcendance, du temps et des limites du plan de l'image. Il crée ainsi un sentiment d'instabilité dans la représentation du temps. Le papillon, symbole fort de son oeuvre, se métamorphose au fil du temps et devient une représentation symbolique des défis auxquels fait face l’avenir de la Syrie.