Martine Camillieri investit la maison des arts, cenre d'art contemporain de malakoff et la transforme en un véritable temple du recueillement, mêlant ironie et dérision...Pour sa première exposition dans un centre d’art contemporain, l’artiste imagine un énorme «bazar» sacralisé, constitué d’Autels (Tables de philosophies domestiques), édifiés à partir d’objets détournés.
Ses installations tissent des liens avec les préoccupations de ce début de siècle. Son travail questionne les «désirs» de surconsommation, les manquements industriels ou individuels vis-à-vis de l’environnement, sans en attendre de réponses précises. Elle nous pose en face d’Autels plutôt burlesques qui font écho à l’idée d’une société ayant tendance à tout sacraliser : astrologie, religion, icône, politique, dictats du ELLE, people, information, télévision etc… Ses œuvres, des réactions épidermiques, face à l’hérésie d’une société emballée, sont exprimées avec beaucoup d’humour.
Son travail fait également surgir l’idée de transgression : dé-ranger. Chaque objet détourné est trié par catégories, classé dans des boîtes placées sur des étagères. Au moment de la construction, l’ensemble explose, se dérange, pour devenir une installation. Le synopsis n’est pas sans rappeler celui de l’enfant qui (dé)range sa chambre, vide ses boîtes de Legos, de poupées ou autres, pour construire et imaginer un monde dont lui seul a les clés. L’adulte, alors, face aux œuvres pose un regard d’émerveillement.
Au rez-de-chaussée de l’exposition, se dresse un Autel dont les visiteurs seront en partie les «inventeurs». Ils pourront venir déposer à la maison des arts, des objets trouvés au cours de leurs promenades. Ces objets formeront ensuite le Temple des «Objets Perdus», jusqu’à ce que leurs propriétaires viennent les réclamer, ou que les trouveurs en deviennent les propriétaires.
A l’étage, des Autels oniriques et ironiques, œuvres éphémères et démontables, réalisés à partir d’objets du quotidien : pots de yaourts ou moules à gâteaux, dont les Dieux sont des chats gourmands, ou des crapauds colorés. Des nattes au sol affirment l’ambiance particulière et intime de l’endroit devenu temple du trop, et invitent à s’asseoir, se poser des questions, penser, lire, écrire, échanger ou simplement regarder.
Pour la première fois, l’artiste propose de découvrir une centaine de dessins, premiers investigateurs des Autels.

Petites infos utiles : Les visiteurs peuvent également déposer des offrandes sur les Autels de Martine Camillieri et apporter des objets trouvés lors de balades, augmenter ainsi la base de données de son travail sur les objets perdus ! (www.objets-perdus.net)

martine camillieri

Martine Camillieri vit et travaille dans l'Orne et à Malakoff
Elle quitte en 2000 le monde de la publicité pour entamer une deuxième vie, dans laquelle la consommation prend moins d'importance. Auteure, plasticienne et scénographe, elle réfléchit sur l'écologie, le recyclage, la biodiversité. Son champ d'action est le quotidien et le banal, sa démarche est engagée, vigilante et jamais conventionnelle. Tout son travail milite pour limiter l'objet sur terre et pour que le comestible reste comestible.

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