Cela commence de la manière suivante : un objet m’intrigue et j’ai envie de tester ses limites et les miennes. Faire, défaire, multiplier, afficher, broyer, entasser… Le processus mis en place : une pièce, mille photocopies d’une vue de ce même espace et un broyeur à documents qui restreint les pensées, nous amène à un état méditatif. Seule l’action compte. Nous sommes l’espace. Nos pas résonnent. La répétition s’installe. Faire, défaire, c’est aussi se condamner à un temps, une action, toujours être à la limite d’une possible disparition. Cette action a duré trois jours, durant lesquels nous avons filmé l’évolution du protocole, c’est-à-dire l’accrochage successif de mille images du lieu, puis sa déconstruction par le broyage successif de chaque photocopie, menant à un simple tas de papier.
Audrey Martin
audrey martin
Audrey Martin est née en 1983 en France. Elle vit et travaille à Nîmes.
Elle obtient son diplôme à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, en 2009. Ses œuvres véhiculent une grande fragilité qui tend à s’évanouir sous nos yeux tout en révélant d’infinies variations de sens et de présences. A partir d’exploration de zones oubliées ou abandonnées, Audrey Martin fait apparaître des images qu’elle s’applique à déconstruire aussitôt, jusqu’à épuisement ou tarissement des ses pièces. Mais une ambiguïté anime son travail entre violence et douceur, entre vie et mort, entre disparition et apparition.