2 expositions, 2 peintres, 2 propositions, 2 univers, 2 femmes
La maison des arts, centre d'art contemporain de malakoff invite Maude Maris et Alice Pichelin artistes de la même génération (autour de 30 ans) à investir les lieux. Pour chacune, il est question d’interroger l’espace, l’une au travers de l’architecture, l’autre au travers du corps.
Chacune un étage, chacune une exposition monographique.
Maude Maris
Le travail de l’artiste questionne un espace et son échelle. Le rapport à l'échelle étant toujours la réduction de celle ci.
A partir d'objets trouvés, chinés dans les brocantes, elle les moule, les sectionne en son milieu pour y découvrir leurs intérieurs puis en constitue un cabinet de curiosités qu'elle décline sous formes de "familles de caractères" (corps, paysages, industriel…)
Ces « hybrides » sont placés ensuite dans son "son studio photo" (maquette à l'échelle 1/20 de l’atelier) soit un white cube. Elle les manipule jusqu'à satisfaction et alors le travail de la toile peut commencer.
L'exposition « entre cour et jardin » propose trois toiles de la série "les intérieurs", la construction d’une des salles d'exposition réduite d'un tiers et un dessin réalisé in situ issue de la série "les maisons noires".
Maude Maris est sélectionnée pour le salon de Montrouge 2012.
Alice Pichelin
L’exposition commence par un poème « Félicie » écrit par l’artiste en amont de la série de toiles proposées. C’est une histoire de corps qui s’entremêlent de façon improbable, ou plutôt l’histoire d’une chorégraphie bien connue de la danse contemporaine.
Dans son atelier d’Ivry/Seine, elle convie onze modèles et leur demande de venir parés de leurs plus beaux vêtements. Suivant un protocole établit par l’artiste, chaque invité doit se dévêtir se rhabiller, emprunter les vêtements des autres, se toucher, se parler. Parallèlement, Alice Pichelin scrute et photographie les protagonistes constituant ainsi les archives nécessaires à la réalisation de ses nouvelles peintures.
Une douzaine de toiles s’articulent autour de cette expérience, car bien sur il est question de « peinture ». La série donne à voir des personnages colorés en mouvements sur fond de toile blanche annihilée d’objets ou de tout autre signes pouvant se référer à un espace possible.
alice pichelin
Alice Pichelin est née en 1983. Elle est diplômée de l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris.
Alice Pichelin n’est pas seulement peintre, elle écrit aussi des poèmes, fouillant le dedans des mots comme celui des corps et visant à créer des passages entre le verbe et l’image. Peintre de figures, elle ne l’est pas de portrait, au sens sens convenu du genre, sinon qu’elle fait des portraits d’attitudes et de situations. Dans le cadre de sa résidence, Alice Pichelin a travaillé sur la série Félicie, titre de l’un de ses poèmes qui décline un enchaînement de notation fantasmées exprimées pas d’improbables personnages. A cette fin, elle avait en amont réuni chez elle onze modèles, les invitant à venir avec leurs plus beaux vêtements, leur demandant de s’habiller, de se déshabiller puis de se rhabiller pendant qu’elle prenait des photos. Les peintures réalisées au Plessix-Madeuc actent cette situation quasi performative dont les figures en mouvement s’offrent à voir dans un rapport existentiel à l’espace.
maude maris
Maude Maris est née en 1980 à Caen. Elle vit et travaille à Paris.
Maude Maris s'est fait connaître à travers une peinture silencieuse, à mi-chemin entre paysage et nature morte. Un ensemble d'œuvres inédites a été conçu par l'artiste, où peinture, sculpture et architecture dialoguent intimement. La pratique développée par Maude Maris est singulière : de petits objets chinés sur les marchés aux puces ou trouvés dans la rue sont moulés en plâtre, ce qui permet à l'artiste de manipuler l'objet, de laisser place à l'inattendu et aux petits «accidents», tout en préservant leur matière.