mehryl levisse & ses invité.e.s : Veida Shiminazzo (capitaine d’équipe), Ryûq Qiddo (cheerleader), Cookie Kunty (arbitre), Nomai (capitaine d’équipe) et Alejandro Flores Mora (mascotte).

Intégrée à l’exposition estivale il va y avoir du sport ! cette nouvelle édition des résidences performées est pensée à partir de la création d’un sport d’un nouveau genre, le travball, activé sous la forme d’une journée de tournoi. Deux équipes s’affrontent sur un terrain positionné de travers, un traversin en guise de ballon, le tout sous le haut patronage de quelques travestis (arbitre, cheerleader et mascotte). Le plasticien revisite ici intégralement l’esthétique de la manifestation (trophées, tenues, buvette, drapeaux, blasons…), trouvant l’occasion d’un nouveau prolongement à son travail sur le motif et le costume. Convaincu que l’ornement n’est jamais neutre, qu’il est toujours le véhicule de normes et de valeurs, Mehryl Levisse se l’approprie et le retravaille pour en subvertir les idéologies sous-jacentes. Il s’agit ici de contrarier les codes de l’hypervirilité encore tenaces dans le monde du sport, et de questionner la dimension genrée de ses manifestations publiques. L’utilisation de motifs fleuris ou à pois, tout comme l’emploi de couleurs vives pour les tenues et la confection de quelques costumes excentriques contribuent ainsi à organiser la dramaturgie, toute en fantasie, d’une compétition enfin émancipée de l’ordre phallocentré. Pour cette journée de tournoi, Mehryl Levisse invite un large public, d’enfants et d’adultes, à participer, réuni dans un esprit de convivialité, d’ouverture à l’autre et de déconstruction joyeuse des clichés attenants au sport.

mehryl levisse

Mehryl Levisse est né à Charleville-Mézières. Il vit et travaille entre Casablanca, Charleville-Mézières et Paris.
L'artiste français qui explore les frontières, les enjeux sociologiques et les représentations archétypales du corps, au travers de médiums tels que la photographie, l’installation ou les pratiques performatives. Dans son travail le corps n’est pas une fin mais un commencement, un matériau malléable et adaptable aux idées. Mehryl Levisse se met en scène dans des environnements de fortune inspirés par son histoire familiale, la littérature, les expériences de vie, la philosophie, la musique, la mythologie, le cinéma, les cultures populaires et beaucoup d’autres sources encore... Ses captations photographiques à la fois pathétiques et critiques questionnent et parodient la société, utilisant les codes du théâtre et prenant le corps comme s’il était un objet. 

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