date : samedi 19 juillet, 16h-18h
site : maison des arts

agora « travailleur·ses de l’art et parents »
avec Caroline Ibos, Emilie Moutsis et Krissima Poba, modérée par Léa Djurado


Penser la parentalité dans le secteur des arts visuels, échanger et témoigner autour des situations de travail des professionnel·le·s de l’art face à la grossesse et à la parentalité. De quelles manières travailleur·euse·s de l’art intègrent-iels la parentalité à leur métier ? Quelle place le monde de l’art, en tant que système social et économique, donne-t-il à la parentalité ? Quelles sont les pratiques inclusives à imaginer et à instaurer ?

caroline ibos

Caroline Ibos est professeure de Sociologie et d’Études de genre à l’Université Paris 8. Elle codirige la revue scientifique Terrains/Théories (https://journals.openedition.org/teth/) et le Groupe Interdisciplinaire sur les Domesticités (GRIDOM : https://domesticites.hypotheses.org). Ses travaux portent sur la sociologie politique des domesticités, en lien avec la division sexuelle et raciale du travail et avec l’économie globalisée du care néolibéral. Elle a notamment publié en 2012 chez Flammarion Qui gardera nos enfants ? Les nounous et les mères. Une enquête. À partir d’une sociographie des squares parisiens, elle explore comment le soin aux enfants s’inscrit dans des rapports sociaux systémiques de classe, de genre et de race. Le care néolibéral et (post)colonial se déplie dans les relations entre des femmes exilées d’Afrique subsaharienne, souvent mères de familles transnationales, et leurs employeureuses, des familles parisiennes qui les embauchent comme « nounous » à domicile. Elle travaille également sur les discours et représentations artistiques du travail domestique et des domesticités. Elle a ainsi publié des textes sur l’ « art de maintenance » de l’artiste étatsunienne Mierle Laderman Ukeless (https://shs.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2019-1-page-157?lang=fr&tab=resume) et l’art comme lieu de lutte des travailleuses domestiques dans le travail de l’artiste sud-africaine Mary Sibande (https://shs.cairn.info/revue-societes-et-representations-2019-2-page-239?lang=fr ).

émilie moutsis

présentation

Émilie Moutsis vit et travaille à Paris.
Après des études de Lettres modernes et d'Arts appliqués, Émilie Moutsis travaille dans le secteur évènementiel. Elle expose régulièrement le travail d'artistes et de créateurs émergents avant de décider en 2013 d'assumer sa position d'artiste. Impliquée dans le champ professionnel des arts visuels, elle a présidé de nombreux CA tels que ceux du réseau FRAAP ou de l'espace de production DOC ! Membre fondatrice du collectif La Buse, elle a participé au SODAVI IDF, intervient régulièrement en Centres d'art et en Écoles supérieures d'arts, notamment dans le cadre de la professionnalisation des artistes-auteur·ices. Doctorante rattachée au laboratoire AIAC de l'Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, sa recherche universitaire en Arts plastiques interroge l'émergence de nouveaux imaginaires dans le contexte actuel de saturation visuelle, notamment sur les réseaux sociaux. Son travail plastique s'étend sur un large spectre allant du dessin à la performance. Elle a par exemple produit des séries monumentales de photographies argentiques, plusieurs films, des installations narratives à partir d'un personnage autofictif, des séries de caviardages... Actuellement elle travaille sur une série de peintures à l'huile à partir du sentiment de vivre une époque dystopique. Son travail a été exposé au Viêtnam, en Allemagne, en Grèce, au Japon, au Brésil, et en France au Centre d'art de Malakoff, à Doc !, à l'Université Paris VIII, et dans des galeries d'auteur·ices et salons indépendants.

site de l'artiste

krissima poba

Krissima Poba née le 8 août 1998, est une Photographe franco-congolaise autodidacte. Autoportraitiste, Krissima se sert de ses autoportraits comme critique des stéréotypes et des clichés qu'elle peut représenter. À travers ses œuvres elle exerce son métier de médiatrice scientifique en créant des médiums qui allient arts et sciences (humaines et exactes).

Krissima Poba décide de lancer sa carrière en 2021, mais étant tout juste maman, toutes les portes se ferment lorsqu’elle mentionne sa maternité. Krissima décide donc de se créer sa propre petite porte dans le monde de l'art parisien en organisant ses premières expositions seule. Elle organise donc sa première exposition Fancy mama en décembre 2021. 

Elle lance en 2022 son projet banlieusarde qui questionne la représentation de la banlieue parisienne et surtout des femmes dans celles-ci. Expositions, discussions, ateliers avec des enfants, travail de recherche photographique ; ce projet a su rallier différents acteurs culturels franciliens poussant Krissima à en faire davantage. En 2024 le projet est lauréat de Création en cours des ateliers Médicis et s’étend.

Grâce à ses photographies qui documentent la maternité, où là encore elle se joue des clichés. Elle travaille sur la notion de matrimoine et de la place des femmes dans nos héritages. En mars 2023, elle expose donc sa série Matrimoine dans un centre social parisien et en mars 2024 dans un centre social Gennevillois. Aujourd'hui elle fait partie du livre photographique Eye Mama : Poetic Truths of Home and Motherhood un recueil de 200 photographies de maternités prisent par des mères artistes.

Krissima tient à diffuser les cultures du continent africains et à aider à son échelle les artistes et artisans africaines, de la diaspora et/ou afrodescendantes à s’exposer. Toujours en cassant les codes de l’art, elle décide d’organiser seule un festival à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme Africaine. Conférences, expositions, concerts et gastronomie, à travers ces deux journées de festivals son travail artistique prit une tout autre dimension. Aujourd'hui ce festival est un rendez-vous incontournable des diasporas africaines parisiennes.

En octobre 2023 Krissima crée le premier prototype de la résidence artistique pour mères françaises, à son échelle elle tente encore une fois de réformer le monde l'art. En avril 2024 elle installe dans une vitrine du Centre commercial Bercy 2 une œuvre composée de briques factices de lait maternel et de fausses affiches publicitaires composées d’informations sur le lait maternel. En février 2025 elle installe dans un restaurant afro parisien une œuvre composée de boîtes factices d’huile de palme rouge contenant des informations nutritionnelles sur l’huile de palme rouge. Passionnée de wax et surtout utilisatrice invétérée de ce tissu dans ses créations elle expose trois œuvres dans l'exposition WAX du Musée de l'Homme en 2025.

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