Pendant les vacances scolaires de l’année 2023-2024, les enfants des centres de loisirs de Malakoff ont participé à l’atelier artistique conceptualisé et animé par l’artiste Célia Coëtte.
Les réflexions actuelles de l’artiste cherchent à articuler la recherche de performance et la réappropriation du corps au travers de la mise en mouvement de celui-ci, que ce soit au travers d’objets sculpturaux, ou par la danse. Des fragments de secondes peaux en céramique, parfois cassées puis réparées, illustrent les fatigues qu’endure le corps, en miroir de la façon dont l’être humain fatigue son environnement proche. L’expérience empathique matérialisée par des moulages d’autres corps que Célia Coëtte vient porter permet d’allier le jeu autant que des questions plus sociales de genre ou de domination.
"C’est un travail de rééducation de la hanche mené depuis deux ans qui m’amène aujourd’hui à écrire une performance sur le sujet, la rééducation étant à la fois le lieu de la réparation que celui de la préparation physique permettant de meilleures performances."
C’est dans ce contexte que l’atelier proposé invite les enfants à engager le corps dans la pratique du moulage et du modelage de l’argile, pour travailler sur le soin : celui que l’on porte à soi-même, à l’autre, à son corps ou au corps des autres ; et celui que l’on porte à l’environnement. Pour cela, les enfants ont appris en présence d’un kinésithérapeute du sport des techniques d’automassage et de massage, et iels ont expérimenté des exercices de proprioception. À partir de cette expérience, iels ont élaboré une série de formes en terre qui sont été assemblées à la fin de la semaine, afin de constituer une sculpture-paysage commune.
- La première séance a été centrée sur l’automassage, et les enfants ont recréé en terre leur propre balle de massage sous forme de sculptures alambiquées.
- Lors de la seconde séance, iels ont rencontré le kinésithérapeute du sport. Une série de petits exercices a eu lieu, dont l’apprentissage du massage directement sur l’argile.
- Lors de la troisième séance, iels ont appris à mouler et modeler leurs mains en terre.
- À la quatrième séance, il s’agissait de travailler sur la fabrication d’un paysage avec les pieds à partir des exercices de proprioception vus le mardi.
- Le vendredi sera réservé à la mise en commun des différents éléments, afin de constituer la sculpture-paysage collective.
Le dispositif Grandir et jouer avec l’art a été élaboré à l’attention des enfants de moins de 6 ans des ALSH de la Ville. Il prend la forme de stages de 5 matinées durant les vacances scolaires (un stage étant proposé par période de vacances scolaires et chaque ALSH maternelle étant touché à tour de rôle), à raison de deux heures par matinée. La semaine se clôture par une restitution, exposition, spectacle, rencontre… Les interventions sont animées en duo : un·e artiste-intervenant·e (proposé·e par le centre d’art) et un·e animateur·rice. Ces deux intervenant·es se rencontrent en amont pour préparer l’atelier ensemble et se coordonner au mieux en tenant compte des compétences de chacun·e.
célia coëtte
Née à Versailles.Vit à Paris et travaille au Houloc, Aubervilliers.
Née en 1988 Célia Coëtte est diplômée de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2016 (atelier Dominique Gauthier) avec les félicitations du jury (exposition Felicita 17). Elle travaille actuellement au Houloc, à Aubervilliers. Tournée principalement vers la sculpture et l’installation, sa pratique évoque des rituels vernaculaires tels que la danse, la fête et le carnaval, dans une économie de formes.
Elle a participé au 63e salon de Montrouge en 2018, est régulièrement invitée à des expositions collectives à Paris comme "Pororoca" à la galerie Laure Roynette ou "System Failures" à la galerie PCP. Elle a travaillé avec plusieurs collectifs de curateurs tels que le collectif Empreinte, Mathilde Expose ou le collectif Embrayage. Elle a également réalisé plusieurs résidences notamment au sein de l’agence d’architecture l’Escaut à Bruxelles en 2019. Sa pratique se tourne de plus en plus souvent vers des collaborations, telles que pour l’exposition "Bad’in Twerk" avec Patricia Badin ou le café collective pour sa performance « J’ai mangé tous mes souvenirs ».