samedi 4 mars
à partir de 17h
site maison des arts, 105 avenue du 12 février 1934, Malakoff
entrée libre
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• agora "faire autrement. vivre de joie. de la tactique des alliances entre luttes, émancipations, altérités radicales".
Avec :
- Marianne Derrien, commissaire d’exposition indépendante, critique d’art et enseignante à l’École des arts de la Sorbonne et à l’Université Paris 8.
- Elsa Brès, artiste, réalisatrice, "Les Sanglières" film en cours.
- Romain Noël, chercheur, auteur de "Les artistes à l'épreuve de l'anthropocène : vie formelle des affects et images de la passion à l'heure de l'apocalypse écologique".
- Marion Zilio, enseignante, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante.
Rencontre organisée et modérée par Marianne Derrien, commissaire d'exposition et critique d'art.
Pour « faire autrement », les alliances et autres liens à nouer entre vivant·e·x·s, entre les disciplines nous ont guidé lors de ces échanges nourris par le cinéma, la poésie, la littérature ou la philosophie. Entre écologie, anti-industrialisme/capitalisme ou décroissance, cette rencontre nous a permis de revenir sur les recherches récentes des participant·es à travers des lectures de textes ou tout autre forme d'échanges, de dons et de contre-dons.
« D’autres manières de faire, de résister, nous devancent, nous déstabilisent et nous renforcent : des manières animales, végétales, sylvestres, microbiennes, fongiques... Nos alliés sont multiformes, considérablement plus nombreux et divers que ce que notre imagination laisse entrevoir. Si nous sommes bien les seuls responsables d’un choix concerté de cibles et de stratégies contre les causes du ravage et des inégalités, nous ne sommes pas les uniques acteurs du changement que nous souhaitons voir advenir. » Léna Balaud, Antoine Chopot, Nous ne sommes pas seuls, Politique des soulèvements terrestres, Seuil, 2021
A partir de contre-récits, cette agora a ouvert à des formes expérimentales pour se réintégrer. Pour parasiter le monde capitaliste écocide dans lequel nous habitons, nous avons raconté des alliances entre des vivants, humains et non-humains, qui traversent, expriment, déforment nos paysages socio-naturels contemporains. Les citoyen·nes se sont saisi·es des notions de pa·matrimoine, de fiction, tout en interrogeant le rôle des pouvoirs publics. Les mets préparés par Sarah Garçin et le récit à la bougie (sans fluides) de la Soupe aux choux, proposé par Emilie Moutsis, a donné place à un moment réconfortant et drôle, en réinterrogeant cette histoire fictionnelle avec un regard contemporain. Finalement, ces pérégrinations pour faire autrement se sont achevées sur le partage d’expérience de voyage de Lydie Jean-Dit-Pannel soulevant le voile sur nos anesthésies contemporaines.
soirée de récits à la bougie
• performance par émilie moutsis
Que devient l’industrie du cinéma avec « la fin de l’abondance »? Si les fluides sont coupés, comment regarder un film ? Comment reconfigurer notre rapport à l’image dans un contexte sans projection ? Pour cette soirée, j’ai eu envie de raconter La soupe aux choux, de partager ma vision de ce long métrage trop souvent appréhendé par la critique et le public avec un mépris de classe. Il s’agit pourtant d’une fable écologique et anticapitaliste portée avec ambition par Louis de Funès à la fin de sa vie.
• performance culinaire par sarah garçin
"Comment cuisiner sans cuisson? C’est le temps qui en fera son affaire: fermentations, marinades et infusions à froid. Dégustons, avec les doigts et sans vaisselle, une soupe aux choux figée dans le temps pendant qu’une série de légumes préparés se déclinent comme dans un salad bar au milieu de nulle part."
• performance par lydie jean-dit-pannel
"Désabusée par les bruits du monde, qu’y avait-il d’autre à faire que d’aller Nulle part. De juin à octobre, seule, j’ai marché de New-York à Nowhere (Oklahoma). 2602,2 kilomètres. En toute discrétion, sans laisser de trace, j’ai traversé l’Amérique profonde sur des routes sans fin, sous des ciels immenses. Rejoignez mon bivouac à la maison des arts, je vais vous raconter."
Lydie Jean-Dit-Pannel n’est ni une artiste d’atelier, ni une artiste nomade. C’est une baroudeuse, et une déterminée. Sa marche participe à la fois d’un processus de création, d’une performance, d’un récit de soi et d’un geste micro-politique. À son moyen, elle nourrit sa lutte contre l’hybris de ses contemporains et mène une campagne acharnée pour sensibiliser aux ravages des sociétés industrielles ou réaffecter notre rapport à l’environnement naturel. Florian Gaité
elsa brès émilie moutsis lydie jean-dit-pannel marianne derrien marion zilio romain noël sarah garçin
elsa brès
Elsa Brès est née en 1985 et vit entre Bréau (Cévennes) et Paris. Elle est diplômée du Fresnoy - Studio national des arts contemporains (2017), de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville (2012) et a également étudié à l’Université de Montréal et l’ENSCI Paris.
Ses films, sculptures et installations s’ancrent dans des natures hybrides et géographies transformées afin de créer des narrations spéculatives où les temps s’emmêlent et les matières se contaminent. Guidée par une “insistance des possibles” et en suivant certains sillons ouverts par sa formation d’architecte, ses œuvres distordent avec soin leurs sites et points de départ afin de creuser des espaces de négociation avec le réel où s’infiltrent d’autres récits, d’autres narrateurs et d’autres formes.
Son travail a été montré dans de nombreux lieux d'exposition et festivals internationaux.
émilie moutsis
Émilie Moutsis vit et travaille à Paris.
Ses productions s’étendent sur un large spectre médiatique allant de l’autoportrait domestique au discours politique. Doctorante à l’université Paris 8, sa recherche interroge la surabondance visuelle dans un contexte de raréfaction de projection désirable et de réalité dystopique. Co-fondatrice du collectif La Buse, elle milite pour la reconnaissance du travail artistique et la maîtrise du travail concret par les travailleur·ses de l’art eux·elles- mêmes.
site de l'artiste
lydie jean-dit-pannel
Est née en 1968.
Lydie-Jean-Dit-Pannel questionne l’image depuis plus de 25 ans au travers de projets au long cours. Aventurière solitaire, amoureuse blessée et guerrière survivante, Psyché s’est imposée comme l’alter-égo artistique de Lydie. Par le biais de cette héroïne antique pensive, dans le sillon de la figure du papillon Monarque dont l’artiste se pare le corps par un tatouage lors de chacun de ses voyages, Lydie déclame par ses œuvres sa déception face à une humanité qui court à sa perte. Elle parcourt le monde pour dresser le constat des blessures infligées à la Terre. Les pérégrinations de cette héroïne bafouée, qui réalise la synthèse de l’idéal romantique et de la désillusion punk, sensibilisent ainsi à la précarité d’un monde désormais en sursis. Lydie Jean-Dit-Pannel vit et travaille entre Dijon et Malakoff. Elle enseigne à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon.
marianne derrien
Marianne Derrien est commissaire d'exposition indépendante, critique d'art et vice-présidente de c|e|a, association française des commissaires d'exposition. Après avoir été chargée de mission pour les expositions à l'Académie de France à Rome - Villa Médicis, elle collabore désormais en tant que commissaire invitée avec des institutions muséales et des lieux indépendants en France (Mrac Sérignan, Cité internationale des arts, Musée Picasso, Le Wonder, Point commun...) ainsi qu'à l'étranger (Mudam à Luxembourg, Unosunove à Rome, Wooyang Museum en Corée du Sud, Plataforma Revolver à Lisbonne, The Pill à Istanbul...). Elle enseigne au sein du Master Sciences et techniques de l'exposition à l'École des arts de la Sorbonne et publie régulièrement des textes critiques sur des artistes tant émergent.e.x.s que confirmé.e.x.s. Depuis 2020, elle est en résidence curatoriale au Wonder, lieu autogéré par des artistes en région parisienne, afin d'y mener plusieurs projets d'exposition et d'édition dédiée à la création émergente.
marion zilio
Docteure en Esthétique, Sciences et Technologies des Arts de l’Université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Marion Zilio est l’autrice de Faceworld. Le visage au 21e siècle (PUF, 2018 ; Polity Press, 2020) ainsi que Le livre des larves. Comment nous sommes devenus nos proies (PUF, 2020 ; Cactus, 2022). Elle enseigne actuellement à l’Université de Paris 8 et à l’EESAB de Rennes.
romain noël
Romain Noël est chercheur et poète. Transdisciplinaires, ses recherches portent sur les formes de l’art à l’heure l’extinction, les liens entre vie affective et pratiques magiques, et sur les écologies antihumanistes. Il a co-dirigé le numéro spécial de la revue Critique intitulé « Vivre dans un monde abîmé ». Outre des textes sur l’art contemporain, il a publié « BDSM Apocalypse » (Klima Magazine, lundimatin), «Pourquoi des potions à l’heure de l’Extinction (Frûctose) ou encore « Mycélium, petit conte post-apocalyptique » (Le murmure éditeur), qu’il co-signe avec Youri Johnson, ou encore « Devenir Médiums » (Les Presses du Réel). Après un cursus à l'EHESS, il vient de terminer une thèse sur l’art contemporain au Centre d'Histoire de SciencesPo, intitulée "La Revanche des Affects : une aventure dont vous êtes le terreau".
sarah garçin
Sarah Garcin design, développe, cuisine, fait de la radio et dessine. Elle s’intéresse aux pratiques collaboratives d’écritures, au partage de connaissance, à la pédagogie, aux systèmes alternatifs de publication, au logiciel libre, à la cueillette sauvage, au multi-stream, au direct et à la superposition.