jonathan potana
"panser l'existence sur la faim de notre temps"

samedi 1er juin - de 19h à 00h
parc léon salagnac, malakoff

La Nuit blanche revient à Malakoff le samedi 1er juin 2024 de 19h à minuit !
Cette année, le centre d’art contemporain de Malakoff invite l’artiste Jonathan Potana à imaginer une œuvre in situ, conçue sur le grand bassin du parc Léon Salagnac à Malakoff. L’artiste réalise une "installation vivante" pensée comme "un moment utopique", qui se révèle différemment le jour ou la nuit. Cette invitation s’inscrit dans les réflexions du centre d’art qui promeut des initiatives artistiques sensibles à l’environnement, qui dépassent les frontières de l’éphémère pour nourrir nos imaginaires.

Ce rendez-vous artistique se déroule en symbiose avec la Fête de quartier du Sud de Malakoff organisée par la Maison de quartier Henri-Barbusse. Ce projet est pensé en collaboration avec l’espace Ygrec – centre d’art de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, qui présente « Co(naître) » une exposition personnelle de Jonathan Potana, du 29 mai au 13 juillet.

Nuit Blanche est une initiative de la Ville de Paris, co-organisée avec la Métropole du Grand Paris, réalisée en collaboration avec le réseau TRAM et la ville de Malakoff.

localisation : parc Léon Salagnac, Malakoff
accès : M13 (Malakoff – Rue Étienne Dolet) puis 5 minutes à pied


texte de l'artiste - jonathan potana

"Panser l'existence sur la faim de notre temps.

Je me rappellerai encore pendant longtemps de ce moment. Un jour Sarkis m’a dit « chaque exposition doit être une utopie ». La politique est née du souci de s’organiser, organiser la Cité et l’utopie en demeure le point culminant de tous savoirs vivants qui tendent à rendre compte d’une porosité du paroxysme vrai où nous vivrons les promesses foulées par nos imaginaires, cultures, philosophies et religions d’une béatitude et complaisance commune. Sarkis me dit encore que cela n’avait rien à voir avec ce que l’on en a pu faire, mais voulait me transmettre un feu à entretenir nos fonctions essentielles. Ce mot est dense, nous l’avons pratiqué à travers tous les âges et il fut prétexte au sang, renversement, critique, polémique, complot et mortification de toutes formes. Je le savais qu’il le savait et pourtant j’ai bien vu en lui une liturgie des temps, une boussole critique à saisir de l’histoire où nous, artistes bannis de la Cité Idéale de Platon, devons plus que jamais faire ce que nous savons le mieux faire de bien et de bon.
Je forme et façonne le diagnostic d’une réaction vivante, examen à vif de cette notion, ses perspectives et de son sens d’interaction au processus de création aujourd’hui.  C’est une forme d’odyssée où la valeur et nos développements se feront critiques à la mécanisation de nos destins, à l’évaluation de nos voies et à la santé de nos « états » d’âmes. Ses êtres et ses architectures, ses fragilités et son mystère qui nous entourent.  
Je cherche dans l’Œuvre ces capacités, puissances et potentiels : salvatrices, prométhéennes, prophétiques, confluent entre notre droit et devoir d’artiste.  Qu’est-ce que cela signifie d’être artiste aujourd’hui ? Comment l’artiste agit et devrait-il agir aujourd’hui ? Ou encore, qu’apporte l’Art aux crises matérielles et symboliques actuelles ? Il s’agit de panser l’existence sur la faim de notre temps.
 Mon économie et mon énergie seront issues de lieux historiques et préhistoriques, philosophiques et généalogiques, naturalistes et diplomatiques. Ce sont ces phénomènes, forces, enjeux au sein de nos paysages, son magma, auquel je veux lier ma fabrication. Elle tendra à insuffler au cœur d’un égarement, de crises ou d’un désordre présumable, un rapprochement de mérite, une ascension de soin en la vie portée, une persistance tendue à l’issue du geste ou encore d’une abnégation au secours de notre milieu.
La nuit n'attend pas et toutes ces lumières d'où prennent-elles sources ? Même dans les abysses, la vie prend corps et s'éclaire quelque part pour quelques-uns. Le soir, quand nous levons les yeux, on peut voir une comète ou une étoile filante, mais pas comme peut le voir un faucon ou un hibou. Nous vivons la nuit dans les couleurs de la vie, de ces ponts, ces couloirs et de ces alliances qui nous préexistent."
Texte de Jonathan Potana

Diaporama

jonathan potana

Né à l’île de la Réunion, son travail se développe comme une odyssée vivante au sein d’une diversité élastique de formes : sculpture, performance, dessin en autre. Jonathan Potana met en avant la capacité de l’Art à former et façonner notre réalité. Son geste artistique puise dans la vitalité de son environnement, reflétant les pluralités et les situations de nos paysages, entre espérances, crises, et extases, présages et foi agissant comme un principe à entrer en action. 

Son œuvre se concentre sur la liaison profonde et ontologique entre notre vie et notre voie. La voie elle-même qui se rapporte au chemin. À travers une transmutation des représentations, des rencontres et des confrontations, il admet défendre une œuvre engagée. Il entreprend une démarche à la fois de l’ordre du geste et du verbe, cherchant à concilier et à créer une cosmopoétique qui explore la relation entre le droit et le devoir de l’artiste au-delà des notions de liberté et de responsabilité inhérentes au processus de création. Les formes qu’il façonne sont des témoignages de la conscience de notre évolution, explorant les tensions matérielles entre la vie et la survie, le prosaïque et le poétique, l'ancestralité et la contemporanéité, l’être et la vérité.

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