Au travers d’œuvres inédites (vidéos, textes et photographies) émanant d’un dialogue avec l’artiste coréen Chang Kyong Park et prenant comme point de départ la vie d’un moine missionnaire de la première partie du XXe siècle ; Natacha Nisic interroge le regard que nous portons sur les autres et comment certaines « figures de l’orientalisme » sont des exotismes masquant des réalités historiques souvent bien plus violentes.
Partie quelques semaines en Corée, elle rapporte des heures de film documentarisés précieux et totalement inédits autour notamment de la pratique chamanique. L’artiste part à la rencontre d'une femme dont le métier est shaman. Elle prend soin et protège un lieu sacré, une source au pied d'une colline dans une île située à 50 km de Séoul. A l'occasion d'une rencontre avec une jeune femme venue chercher des conseils dans la pratique du shamanisme, elle relate les aléas du métier, combien il est difficile de trouver une place entre tradition, spiritualité et charlatanisme, mais aussi combien il est difficile de gagner sa vie, élever ses enfants et soigner les autres spirituellement tout en restant honnête..
L'exposition montre une vision fragmentée de la Corée contemporaine à travers la confrontation de points de vue sur des territoires géographiques ou spirituels. Les héritages d'époques différentes se côtoient, de la tradition shamanique aux séquelles de la guerre froide. Ainsi, la DMZ (demilitarized zone), la frontière entre la Corée du nord et du sud est devenue un lieu de tourisme pour occidentaux.
Natacha Nisic a rencontré Chan Kyong Park au Japon lors d'une programmation rassemblant leurs deux films au Metropolitan Museum of Photography de Tokyo et ils ont décidé de poursuivre un projet commun dont les bases seraient un questionnement sur la possibilité d'un dialogue. Dialogue s'établissant en miroir à partir des réflexions sur les films et les écrits de Norbert Weber recueillis dans une somme de textes et de photographies, « Im Land der morgenstille », (Au pays du matin calme).
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natacha nisic
Natacha Nisic est née en 1967. Elle vit et travaille à Malakoff.
Dans l’œuvre de Natacha Nisic, s’exerce une recherche constante du rapport invisible, voire magique, entre les images, les mots, l’interprétation, le symbole, le rituel. Son travail tisse des liens entre des histoires, récits du passé et du présent, pour révéler la complexité des rapports entre le montré et le caché, le dit et le non-dit.