L’œuvre d’Angelika Markul se présente comme une cosmographie alerte et poétique, une représentation plastique du monde inspirée par une conscience écologique et le goût des formes stellaires. Avec Z ziemi do gwiazd (« De la Terre aux étoiles » en polonais), la plasticienne trace un axe vertical entre l’humanité et l’univers pour se focaliser sur le lien ténu, parfois rompu, qui unit le sol terrestre et la voûte céleste, l’ici-bas et l’ailleurs astral. Empruntant à l’astrophysique, aux croyances des indiens d’Amérique du Sud et à sa propre expérience du ciel, elle pose ici les bases d’un questionnement métaphysique qui marque un retour à une certaine transcendance païenne, valorisant l’intuition du cosmos comme tout organique. Invocatoires et prophétiques tout à la fois, ces installations confrontent l’œil du public à la beauté astronomique tout en l’engageant sur la voie d’une méditation post-humaniste : de la terre, que peut-on réellement savoir des étoiles ? Au-delà de son écosystème, quelle place est réservée à l’homme dans le macrocosme ? Si l’origine de notre planète est placée dans le ciel, peut-on imaginer y trouver refuge ?

angelika markul

Angelika Markul est née en 1977 en Pologne. Elle vit et travaille à Malakoff.
Elle est diplomée de l’Ecole Nationale Superieure des Beaux Arts de Paris. En 2012 elle a reçu le prix SAM pour l’art contemporain. Sa pratique artistique s’est toujours ancrée et intéressée à des lieux disparus, méconnus ou dangereux. Associant les faits réels et la fiction voire la science-fiction, ses derniers projets de film l’ont emmenée au sud du Japon sur l’île de Yonaguni afin de découvrir un monument enseveli sous les mers dont on ne connaît pas l’origine exacte, ainsi qu’au nord du Mexique dans la mine de cristaux de Naica qu’il est désormais impossible de visiter ou encore à Tchernobyl pour évoquer cette nature reconstruite sur ses propres ruines. Son dernier film La Mémoire des Glaciers continue un processus de réflexion entamée depuis plus de dix ans autour des questions de mémoire, des corps et des lieux, de la destruction et du cycle de la vie. Tendue entre ces paradoxes, sa démarche est toujours motivée par un désir de capter les images mais aussi de les sculpter et de rendre visible ce qui est obscur et caché.

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