Kolkoz est le nom donné au duo d’artistes incarné par Benjamin Moreau et Samuel Boutruche. Un pseudo pour deux artistes «anonymes» qui jouent, pensent et imaginent en virtuel de nombreux projets.
Plus qu’une démarche artistique, il s’agit bien d’une quête, d’un concept de vie, poussé à l’extrême jusque dans leurs quotidiens : réalité ou virtualité, les deux mondes se confondent.
Dans leur projet, le simulé flirte avec des bribes de réalités.
On se souvient de leur jeu vidéo Kolkoz.org au slogan percutant «achetez dès aujourd’hui ce que vous possédez déjà», un plateau de jeu constitué non pas d’un univers apocalyptique mais de plusieurs véritables appartements de collectionneurs d’art contemporain.
D’abord présenté à la Galerie Emmanuel Perrotin en 2002, nous avions retrouvé ce projet à la maison des arts en 2004 lors d’une exposition collective, où fidèles à eux-mêmes, ils nous faisaient pénétrer dans un monde à l’envers.
Pour cette exposition au titre un peu tapageur, les kolkoz proposent deux volets: les «kolkoz towers» et les «films de vacances».
Loin d’être un propos sur la mondialisation du tourisme, leur exposition est une ré-appropriation du tourisme de masse qu’on pourrait appeler le «junk-voyage». On y retrouve ce qu’ils affectionnent : le détournement, la customisation et la simulation.
Architectes virtuels, les Kolkoz construisent au milieu des quartiers d’affaires à l’urbanisme vertical, un building rival, composé d’une multitude de façades modestes, photographiées au grés de leurs flâneries dans le reste de la ville. Ces architectures pirates implantées dans différentes métropoles du monde (Paris, New York, Tokyo, Séoul, Hong Kong..) perturbent la ligne d’horizon politique, économique et  intellectuelle du paysage.
Dans un étrange salon d’appartement reconstitué en facettes, comme pour une réunion de famille, les kolkoz proposent de visionner deux de leurs films de vacances (Hong Kong et Formentera) entièrement re-modélisés en 3d. C’est un étonnant rapprochement entre l’hyper technicité des images numériques et l’hyper banalité des films amateurs et non pas l’affront de montrer simplement leurs films de vacances. Le salon composé d’objets, ayant subi un aller, dans le monde simulé des ordinateurs, et un retour dans notre réalité tangible, est réduit à sa plus simple expression. C’est en quelque sorte une contagion du film sur son environnement.

« Tout habitant d’une tour est un touriste.» Eric Satie

kolkoz

Kolkoz est un duo d’artistes formé par Benjamin Moreau et Samuel Boutruche. Benjamin Moreau est né en 1972 et Samuel Boutruche en 1973. Ils vivent et travaillent à Paris.
Entre monde virtuel et monde réel, les Kolkoz préfèrent parler de simulation. En se clonant en avatars, ils deviennent les personnages des jeux vidéo qu’ils proposent aux musées d’art contemporain. Pince sans rire, ils développent depuis quinze ans une réflexion sur les nouvelles technologies. Ils modélisent notre époque et en proposent une nouvelle représentation.

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