the new mestiza

Présentation
The New Mestiza réunit trois artistes visuelles dont les projets questionnent la notion de transmission dans un contexte diasporique, et plus particulièrement dans celui qui lie la France et l’Algérie.
Notre nom fait référence à l'ouvrage Borderlands/La Frontera: The New Mestiza de Gloria Anzaldúa, artiste chercheuse qui a pensé la question du métissage et de l'entre-deux linguistique, culturel, géographique. Ses réflexions sur les espaces d'intersection et la forme hybride de son écriture, mêlant plusieurs langues et écritures, résonne particulièrement avec notre proposition.
Devant la montée des racismes et les mémoires vives de la France coloniale, nous souhaiterions faire un pas de côté.
Notre réflexion s'ancre dans nos positions singulières de femmes artistes, issues de différentes communautés - algérienne, espagnole et juive d'Algérie, arménienne. La pluralité de nos trajectoires et de celles de nos aïeux nous incite à raconter la complexité de nos histoires, tant individuelles que collectives. Nous partons de conversations orales pour donner une forme à ces problématiques mémorielles: évoquer des images, en réaliser, raconter des histoires hybrides et complexes. Ces conversations sont également l’occasion de faire grandir notre collectif et d’y accueillir celles et ceux qui s’y reconnaîtront.
Laura Ben Hayoun-Stépanian est née en 1984 à Valence (France). Elle obtient une formation en anthropologie, puis un master en réalisation documentaire (Evry) et en photographie et art contemporain (Paris 8). D’ascendance algérienne et arménienne, elle habite l’entre-deux et en fait le cœur de son travail. Sa photographie est un espace de tension et de jeu. Elle y explore des histoires intimes envisagées comme des échos de l’Histoire. À la manière des souvenirs transmis de bouche à oreille, ses images sont fragmentées et fragilisées par de multiples expérimentations, où se mêlent photographie, vidéos, dessins, texte et installation où elle valorise le do it yourself et son esthétique radicale et impertinente. Elle a présenté son travail lors d’expositions collectives et personnelles à Londres, Paris, Nice, La Corogne, Hanovre, Bienne, Amsterdam Dans cette famille française (d’origine) juive, parler de l’Algérie était impossible... Elle a été nommée au Prix Niepce en 2022, au Paul Huf Award et finaliste du Prix C/O Berlin. Elle est lauréate du Soutien à la photographie documentaire du CNAP en 2022.
Lynn S.K
Après des études de cinéma, Lynn S.K. choisit la photographie afin d’élaborer une recherche en images autour de la sororité, la mémoire enfouie et l’entre-deux géographique, directement issue de sa propre histoire personnelle, ancrée entre la France et l’Algérie. Son travail autour de l’identité féminine et de l’adolescence l’amène à collaborer régulièrement avec des autrices telles qu’Alice Zeniter ou Lola Lafon pour différents romans et albums. Lynn participe à des expositions personnelles ou collectives en France et à l’international : Biennale des Photographes du Monde Arabe, Mairie du 4ème, Paris, les Rencontres de la Jeune Photographie Internationale, Niort Photoforum Pasquart, Bienne, Bastion 23/Palais des Raïs, Alger… Elle travaille également en commande pour la presse ou des structures culturelles : La Déferlante, l’Humanité, Flammarion.
L'artiste a été lauréate des Regards du Grand Paris porté par les Ateliers Médicis et le Cnap (2024), de la Grande Commande photographique du Ministère de la Culture pilotée par la BnF (2022), et du Soutien à la photographie documentaire du Cnap (2020). Elle a remporté plusieurs prix, dont le Sony World Photography Awards (2018), et a été nominée pour le Foam Paul Huf Award (2019), et le Cap Prize (2020). Lynn est également mentor pour le Tilawin Project, plateforme de mentorat et d’échanges pour femmes photographes basées en Algérie et issues de la diaspora.
Anita Pouchard Serra
Photojournaliste, photographe documentaire avec une formation de danseuse classique, d'architecte et d'anthropologue, elle est basée entre Buenos Aires et Paris. Elle photographie ce qu’elle vit plutôt que ce qu’elle voit, autour de sujets souvent personnels mais liés à des questions sociétales actuelles comme l'identité, la migration, le territoire et les droits des femmes, avec une approche transdisciplinaire et une exploration allant du dessin à la performance. Son travail personnel et à long terme a été soutenu par la Grande Commande Photographique de la Bibliothèque nationale de France, le CNAP, le Fondo Nacional de las Artes ( Argentine), le Pulitzer Center, le National Geographic Emergency Fund, la bourse WE WOMEN, la bourse Moving Walls de l'Open Society Foundations, l'International Women's Media Foundation ( USA).