commissariat de florian gaité
avec louisa babari, adel bentounsi, walid bouchouchi, fatima chafaa, dalila dalléas bouzar, mounir gouri, fatima idiri, sabrina idiri chemloul, amina menia et sadek rahim.

  • vernissage : samedi 26 juin de 16h à 19h
  • fermeture estivale : du lundi 26 juillet au vendredi 10 septembre inclus

Après une année marquée par la distance, et entravée par l’impossibilité de se déplacer, l’exposition Quelque part entre le silence et les parlers ravive le souvenir d’un voyage en Algérie, un pays dont elle cherche à faire entendre les voix et apprécier le silence. Elle est une oreille tendue par-delà la Méditerranée, l’occasion d’une lecture, d’une écoute, d’un partage avec ce pays aussi familier que méconnu, dont la complexité (sociale, politique, historique) est à la mesure de la diversité culturelle qui s’y exprime. L’histoire de ce pays pluriel se traduit en effet dans le foisonnement des idiomes qu’on y parle (issus de langues berbères, arabes et européennes) qui fait de la question linguistique un enjeu artistique de premier plan. Quelque part entre le silence et les parlers réunit ainsi des artistes qui y sont nés, y vivent ou y travaillent, en prise directe avec ce noeud langagier, et traite la façon dont il influence si profondément leurs imaginaires. Elle place au centre de son projet un territoire-mosaïque ici saisi au prisme des mots, des voix, des paroles, des écritures qui le constituent, qu’ils soient explicites, tacites ou même muets. Le corpus d’oeuvres entend mettre en lumière le potentiel plastique, poétique et politique d’un rapport ambivalent à l’expression, où la générosité en paroles le dispute à la retenue du discours.

Le silence et les parlers représentent les deux pôles à partir desquels interroger la pratique de la langue en Algérie qui peut autant se heurter à des obstacles, relevant de situations de mécompréhension, de pudeur, de censure, d’inhibition ou de secret, que traduire l’inventivité dont font preuve les Algérien.ne.s pour communiquer, leur goût de la parole, de la tradition orale, du chant et de l’écriture. Leurs parlers constituent donc un art en soi et se présentent comme les lieux de continuelles métamorphoses : ils s’y inventent entre accents dissonants, écritures effacées et mots créoles. Du bricolage langagier aux silences, du slogan politique au récit testimonial, de l’alphabet au concept, Quelque part entre le silence et les parlers invite alors à écouter parler, à laisser éclater les sonorités, à donner à entendre, à voir et à lire, pour produire les conditions d’une rencontre avec des artistes pour certains encore peu représentés dans les lieux d’art en France. Alors que nos modes d’échanges ont subi ces derniers mois de profonds bouleversements, Quelque part entre le silence et les parlers se veut un échange ouvert, et versatile, aux airs de double jeu.

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Aide proposée par l’INHA (Institut national d’histoire de l’art) et l’Institut français, en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication – Direction générale de la création artistique et la revue CRITIQUE D’ART.

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Vue(s) de l’exposition « Quelque part entre le silence et les parlers » commissariat Florian Gaité, maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff. Copyright: Toufik Oulmi, Restriction d'usage: Droits réservés à la ville De Malakoff

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