Architectures d'urgence est une proposition imaginée sur trois territoires différents, dans trois centres d’art contemporain : la maison des arts, centre d'art contemporain de malakoff, La Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’énsa-v à Versailles et le Pavillon Vendôme à Clichy-la-Garenne.
En 1944, Jean Prouvé conçoit « La maison démontable 6x6 » pour répondre à la pénurie de logement d'après-guerre. Ce moment constitue le point de départ de l'exposition. Aujourd’hui, l'urgence perdure comme une constante liée à la crise économique occidentale, aux catastrophes géopolitiques ou climatiques impliquant des déplacements de populations.
L’exposition « Architectures d’urgence », au travers du regard d’architectes et d’artistes, signale des pistes de réflexions sur la question de l’urgence et suggère aussi parfois quelques réponses.
À la maison des arts, centre d'art contemporain de malakoff, l’exposition prend la forme d’une étude des différentes solutions architecturales envisagées en réponse à certains problèmes majeurs, comme peut l’être celui du logement. Y sont ainsi présentées plusieurs de ces solutions, qu’elles soient réalisées où qu’elles demeurent à l’état, moins concret mais parfois plus poétique ou critique, de projet. Avec Shigeru Ban, Franck Cardinal, Alain Declercq, ENCORE HEUREUX + G. Studio, Ana Gallardo, Wes Jones, Ugo la Pietra, le Pérou, Claire Petetin avec les étudiants de l’énsa-v, Aude Tincelin, Krzysztof Wodiczko et les archives photographiques de la ville de Malakoff.
A La Maréchalerie, l’artiste Alain Declercq est invité à imaginer un projet contextualisé qui dénonce la dissimulation du dénuement au sein d’une société paradoxale où se côtoient luxe et misère extrême.
Au Pavillon Vendôme, le parcours permet de découvrir des réponses d'architectes aux contextes d'urgences, depuis les maisons démontables des années 50 de Jean Prouvé, de la « Paper Log House » du japonais Shigeru Ban, aux modules d'habitation de Nathanael Dorent, etc. L'exposition est ponctuée d'œuvres d'artistes sur la notion d'urgence, d'alerte et de refuge. Avec Shigeru Ban, Alain Declercq, Nathanael Dorent, Laurent Lacotte, Bertrand Lamarche, Ugo la Pietra, Jean Prouvé et Guy Rottier.
Co-commissariat : Aude Cartier, Valérie Knochel Abecassis, Guillaume Lasserre.
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alain declercq
Alain Declercq est né en 1969 à Moulins, en France. Il vit et travaille entre Paris et New-York.
Il obtient un diplôme supérieur d’arts appliqués en design graphique et un diplôme supérieur des arts décoratifs de Paris. L’artiste utilise principalement la photographie et la vidéo pour manipuler le visible et créer une intrigue perceptive. Entre espion ou terroriste, flic et voyou, l’artiste use des lieux communs des romans de gare et les détourne. Un jeu de pouvoir, de forces, de manipulation, de complots et de paranoïa collective se mettent en place et deviennent les éléments de base de ses recherches plastiques.
ana gallardo
Ana Gallardo est née en 1958 en Argentine. Elle vit et travaille à Buenos Aires.
La nécessité du récit, textuel, sonore, visuel, ou les trois à la fois, comme exorcisme ou comme incantation, est au centre de la pratique d’Ana Gallardo. Ses œuvres sont empreintes d’une très forte spiritualité, dans ce qu’elles respectent presque religieusement les émotions et les objets qui les abritent ou les ont abritées. En les invoquant par le souvenir, en recueillant avec délicatesse ces reliques d’histoires intimes, d’amour et d’exil, de solitude et de manque, Ana Gallardo les réactive et rééduque en quelque sorte la partie blessée de la mémoire.
encore heureux + g studio
Entre projets éphémères, nomades et modulaires, Encore heureux lutte pourtant contre les prises de conscience lentes et les atermoiements d’une société française en retard sur les problématiques écologiques, bercée par des désirs ne prenant que rarement réalité. Lauréat du titanesque projet de village démontable qui devrait accueillir la conférence mondiale sur le climat au Bourget en décembre 2015, Encore Heureux reste aujourd’hui tributaire des enjeux politiques, économiques et sociaux de commanditaires frileux, incapables de trancher entre lobbies, contre-pouvoir et nécessité d’un monde meilleur.
franck cardinal
Franck Cardinal dans ses convictions et sa manière de vivre a un impact environnemental proche du zéro. C’est l’humanité qui anime ses projets qui touche droit au coeur.
Franck Cardinal a crée sa fonderie mobile - en récup’ - pour être encore plus libre dans ses créations, pour ré-inventer, ré-employer, recycler et toujours pour créer.
krzysztof wodiczko
Krzysztof Wodiczko en 1963 en Pologne. Il vit et travaille entre New York et Cambridge, Massachussett.
Krzysztof Wodiczko pratique activement depuis les années 1980 un art éphémère urbain en installant des projections monumentales sur des façades d'immeubles, afin de révéler la précarité de ceux qui vivent au pied de ces façades. Immigrés et sans-abri se retrouvent ainsi juxtaposés au décor des édifices symboles de puissance économique et politique.
shigeru ban
Shigeru Ban est né en 1957 à Tokyo. Il vit et travaille à Tokyo.
Architecte de renommée internationale, Shigeru Ban n’a de cesse d’imaginer une architecture qui concilie poésie spatiale et inventivité structurelle. Marqué par l’interprétation occidentale de l’architecture japonaise, sensible aux conditions de vie dans les mégalopoles surpeuplées du Japon, il conçoit dès ses premiers projets des espaces de liberté ouverts et flexibles. Réinterprétant l’habitat traditionnel avec ses écrans de papier translucide shoji, il libère la maison de ses murs, allège les structures et œuvre à la mise au point de systèmes d’enveloppes pouvant s’ouvrir totalement. Ban s’ingénie à dématérialiser les bâtiments pour obtenir une fluidité maximale de l’espace intérieur et un prolongement visuel étendu vers l’extérieur, guidé par le souci constant de l’économie de moyens au service d’une esthétique particulièrement raffinée. Refusant de distinguer provisoire et permanent, il a créé des espaces originaux en repensant les techniques et les méthodes de construction à partir de matériaux communs (bambou, textile, contreplaqué…) ou d’éléments standardisés (containers de transport). Ses architectures en papier et en carton, notamment pour des abris d’urgence, l’ont rendu célèbre dans le monde entier.
ugo la pietra
Ugo La Pietra est né en 1938. Il vit et travaille à Milan.
Artiste, architecte, designer, Ugo La Pietra est une figure majeure de la scène radicale italienne des années 1960-1970. Dès le début des années 1960, il s’intéresse aux expérimentations des architectes viennois (Hollein, Pichler…) et œuvre au décloisonnement des formes et des disciplines par le dessin, la peinture ou l’architecture en explorant le thème de la « synesthésie des arts ». À partir de 1967, Ugo La Pietra radicalise sa critique du fonctionnalisme, qui asphyxie selon lui l’individu. Il met en place un « système déséquilibrant » qui, à travers objets, environnements audiovisuels, immersions, vise à étendre notre champ de perception et à rendre actif le spectateur. Dans les années 1970, le territoire urbain devient son objet privilégié. Muni d’« outils de décodage », il arpente la ville dans ses moindres interstices, en quête de « degrés de liberté ». Utilisant la photographie, le film, le dessin ou le photomontage, l’artiste détourne et réinterprète méthodiquement l’espace urbain. La ville est pour lui tissée de nos comportements et de nos choix : « Habiter la ville, c’est être partout chez soi ».
wes jones
Wes Jones est né en 1958 aux Etats-Unis.
Depuis le début des années 1990, Wes Jones explore les voies d’une « architecture-machine », à travers la recherche d’une articulation entre le corps et son univers technologique, et d’une expression vernaculaire des objets industriels. Pour échapper aux tyrannies de la forme et de la « signature », il explore l’essence technologique de l’architecture par un registre formel issu du chantier – temporaire par définition – qui insuffle un principe de mobilité et réfute l’idée même de fondation.