La «théorie des mondes multiples» présentée et développée dans les années 1950 par le physicien Hugh Everett suppose que notre monde coexiste avec de nombreux autres univers, qui se divisent continuellement en univers divergents, différents et inaccessibles entre eux. D’après Everett, chaque monde contient une version unique de chaque personne (chaque observateur) qui vit une situation différente au même moment du temps. «Il n’y a aucune raison de penser que les lois de la physique soient les mêmes dans chaque univers, et il existerait ainsi bien plus d’univers que d’univers concevables par nous».
Profitant de l’architecture symétrique du centre d’art, l’exposition de Cécile Beau pourrait avoir lieu dans deux univers plausibles, situés de part et d’autre d’une sorte de «trou de ver». L’artiste joue sur la notion de double et nous transporte dans d’autres réalités où l’évolution aurait permis aux végétaux de se mouvoir, aux minéraux de respirer, à d’autres planètes d’exister. Le titre «La région vaporeuse», fait référence au nom utilisé à la Renaissance pour désigner ce que l’on appelle aujourd’hui l’atmosphère terrestre, ou plus précisément, l’air créé par la vie (les plantes) et dans laquelle d’autres vies (dont la nôtre) ont été, et sont encore rendues possible.
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cécile beau
Cécile Beau est née en 1978, elle vit et travaille à Malakoff.
Elle est diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Tarbes en 2001, et de celle de Marseille en 2003. Lauréate 2011 du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo, elle a fait de nombreuses expositions personnelles ainsi que collectives et a participé à plusieurs résidences d'artistes en France et à l'étranger. Ses environnements ne sont pas des décors, mais des lieux de l’ordre d’une réalité fictionnelle et parallèle, dans lesquels le spectateur tient un rôle, lorsqu’il entre en état de contemplation. S’inspirant des pratiques de la science avec laquelle l’artiste affirme une confraternité, le travail de Cécile Beau interroge la notion de temporalité; avec en objet de fascination les pierres sur lesquelles nous marchons, comme indicateurs de l’immensité, de l’infini où l’hominidé n’aura été qu'un battement de cils.