Avec : Gaël Davrinche - Xavier Drong - Gregory Forstner – Jérôme François - Régine Kolle - Olivier Masmonteil - Duncan Wylie.

« Je me souviens de l’exemplaire d’un peintre qui croyait en Peinture jusqu’à en faire la figure maîtresse de son existence ». Ph. P. à propos de Gérard Gasiorowski.
Pour la première fois, la maison des arts, centre d'art contemporain de malakoff laisse ses murs au regard d’un critique d’art et commissaire indépendant. Un critique d’art qui, comme ce peintre, croit en Peinture. Nous lui avons demandé de nous proposer son regard averti sur la jeune création picturale. Les sept jeunes artistes qu’il a choisis autour de la figure vouent, comme lui, une passion résolue pour la peinture. Sans pour autant être exclusive d’autres modes d’expression.
Manifeste de cette passion résolue, États de Peinture se veut une réunion d’œuvres qui rassemblent certaines qualités propres à la peinture au regard tant de la couleur et du dessin que d’un jeu de références qui en appellent à l’histoire, au mythe et au symbole. États de Peinture, comme il en serait d’un état des lieux, non exhaustif, mais ponctuel, qui pourrait se décliner en série au fil du temps et a été établi pour le plaisir revendiqué d’un médium.
Sept artistes, sept regards, sept pistes différentes en quelque sorte, comme l’appréhension à géométrie variable d’un mode de penser et de dire le monde qui se nomme Peinture, que d’aucuns considèrent comme obsolète alors qu’il est en pleine santé. Sept jeunes artistes à suivre et à confirmer…

Commissaire invité : Philippe Piguet

duncan wylie

Duncan Wylie est né en 1975 à Harare, Zimbabwe. Il vit et travaille à Londres.
Anarchitecte à la manière d'un Gordon Matta-Clark, Duncan Wylie va à l'encontre des édifices mentaux très stables dont les Grecs adeptes de  l'« art de mémoire » se servaient pour tout mémoriser. Il bâtit des démolitions. Il creuse les failles de la mémoire du monde, de l'histoire de l'art, de la sienne propre. Il mélange les images, tout en jouant sur des effets de démultiplication et de miroirs, que certains de ses derniers tableaux reprennent jusque dans la forme du diptyque. Nourri d'un mouvement perpétuel de destruction-création ouvrant sur tous les possibles, l'espace du tableau laisse la peinture gagner sur l'image et l'énergie du renouveau, prendre le dessus sur la ruine. (Juliette Singer)

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gaël davrinche

Gaël Davrinche est né en 1971 à Saint-Mandé en France. Il vit et travaille à Montreuil.
En 2000, il obtient son diplôme à l’Ecole Nationale Supérieures des Beaux-Arts. Son œuvre emprunte directement aux chefs d’œuvres de la peinture classique dans lesquels il se permet une liberté picturale. La représentation de sa perception est proche de celle de l’enfant il dira même que la référence à l’enfance est partout dans ses tableaux, plus ou moins directe. L’enfant autodidacte qui s’initie à l’art et " recopie " les grands maîtres de notre histoire de l’art occidentale.

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gregory forstner

Gregory Forstner est né en 1975. Il vit et travaille à New-York et Nice.
L'énergie anachronique que diffuse l'œuvre de Gregory Forstner tient tout entière dans la singularité de son protocole de travail. S'ancrant dans un goût pour l'histoire de la peinture, son geste inaugural est celui d'un prélèvement dans l'infime du corpus pictural. Rejouant les paradoxes du proche et du lointain, l'effet loupe vient souligner la part matérielle de la peinture et révéler les techniques de l'illusion. Plus encore, isolés sur un fond neutre à la manière de Manet, les personnages de Gregory Forstner acquièrent une autonomie qui les projette vers nous dans une dynamique cinétique. Du flou au net, de l'intime à la citation, du détail à la structure, le regard circule et mêle les registres : l'histoire de la peinture rencontre l'esthétique voyeuriste du cadrage serré, les figures hiératiques des contes se conjuguent à la fluidité visuelle du cinéma, l'unité de la référence historique passe des compromis avec la fragmentation contemporaine. C'est ici toute l'intimité de la peinture qui se donne à voir, sous les projecteurs hypnotiques de la désillusion.

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jérôme françois

Jérôme François est  né en 1964. Il vit et travaille à Caen.
Menant une réflexion qui met en abyme des écrans hétérogènes, Jérôme François « ré-envisage » en peinture les photogrammes cinématographiques de films traitant de peinture. Son projet interroge la menace de neutralisation qui pèse sur toute œuvre prise au piège d’un retraitement par les circuits des entreprises du loisir culturel. Les recherches plastiques de Jérôme François veulent questionner les possibilités de négociations et de transferts entre les images-apparitions que sont les œuvres, et les éventuelles simulations que risquent toujours de devenir les reproductions d’œuvres.Dans un geste paradoxal de projection-saisie, puis par une succession de déplacements et de recadrages, Jérôme François reverse au champ de la peinture, de ses incertitudes et de ses imprécisions, ce qu’un certain cinéma menaçait de vitrifier.

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olivier masmonteil

Olivier Masmonteil est né en 1973. Il vit et travaille à Paris et dans le Limousin.
A une époque particulièrement sensible à toutes les tentations, impatiente d’innovations et avide d’immédiateté, le choix de la peinture peut passer pour courageux. Il n’en est rien. Il est tout simplement naturel. S’agit-il même d’un choix ? Rien n’est moins sûr. La peinture à cela de singulier qu’elle s’impose à l’artiste comme une nécessité. Elle requiert discipline, réflexion et soin en échange de quoi elle donne de l’espace et du temps. Pour tout dire un trésor.Olivier Masmonteil a fait ce choix, il dit volontiers qu’il n’en est encore qu’à son apprentissage. Que les années écoulées l’ont été jusque là à passer l’une après l’autre toutes les étapes qui fondent la spécificité quasi artisanale de cette pratique. Qu’il faut absolument éprouver celles-ci pour exercer celle-là dans sa plénitude. Masmonteil sais-il seulement qu’il en ira ainsi jusqu’au bout du chemin ? Que le temps et l’espace de la peinture procède d’une permanente métamorphose, à la façon dont la pensée relève d’une incessante remise en question ? A regarder ses tableaux – mieux : à les contempler-, il apparaît que cela ne fait aucun doute. Qu’il le sait et que cela lui convient. (Phillippe Piguet)

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